Forum roleplay (étrange/science-fiction)
 

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 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]

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Mona Goðrúnarson


Mona Goðrúnarson

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MessageSujet: 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]   64°07'48.4"N 21°49'20.0"O,  27/03/2017 [Atéa] Icon_minitimeMar 28 Fév - 21:25

2h13 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
L’atmosphère était saturée de sueur et de fumée dans le cave du neðanjarðar rokk félagið, petit club fréquenté par les fans de rock plus ou moins alternatif du centre de Reykjavik. Les tröll æpandi avaient remporté un franc succès cette nuit-là et jouaient les prolongations devant le pogo endiablé des rescapés de l’heure tardive et des quatre heures de concert. Dans cette cave à la ventilation insuffisante la chaleur et les miasmes de cette atmosphère moite se stockaient au plus haut de la voute d’où tombaient les gouttes de condensation, dont toute personne soucieuse de son hygiène préférait ignorer la nature. Quelques chiches néons reliés entre eux par d’élégantes goulottes de PVC à moitié détachées du plafond éclairaient l’arrières- salle, tandis que les jeux de lumière amateurs de la scène, commandés depuis la console du groupe au centre, envoyait ses éclairs sur les consommateurs et les fans en perdition du côté du bar.

Non loin de là, des banquettes crasseuses accueillaient un groupe de jeune adultes en parfaite harmonie avec l’endroit. Visiblement une complicité antédiluvienne semblait les lier leur faisant accepter les chahuts virils des hommes et le chambrage ironique des filles. Il y avait là 5 hommes et 3 filles qui avaient sorti pour la soirée leur tenue sombre et dépenaillée d’enfant des musique de la nuit, à moins que ce ne soit leur accoutrement usuel, qui pouvait bien le dire à cet heure où la chaleur de la cave avait semblait faire fondre les cuirs et les étoffes plus ou moins élimés sur les épaules les rendant presque solidaires les unes des autres ?

2h15 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
« Hé ! Mimi ! Où tu vas ? »

L’homme affalé sur la banquette, un demi de bière à ma main se tordait le cou pour suivre du regard une jolie fille de type asiatique qui venait de quitter ses genoux tandis que son voisin de siège lui tendait un mégot brunâtre. Coupés au carré, ses cheveux de geai  dialoguaient parfaitement avec le cuir de son perfecto. Une marinière moulante mettait en valeur se silhouette déliée. Un tour de cou de cuir dardait des clous vers l’imprudent qui s’en approcherait trop près. En balançant une chute de reins suggestive, elle se dirigea vers l’arrière du groupe vers une rouquine visiblement perdue dans ses pensées et à moitié assise sur un tabouret de bar. Les cheveux relevés à la hâtes et maintenus par le savoir-faire mystérieux d’une baguette emprunté à un service asiatique, elle arborait une mine sombre et boudeuse sous son teint blafard qu’aucun maquillage n’avait besoin de rehausser et un rouge à lèvre acajou qui venait encore l’exagérer. Un bomber anthracite élimé et trop large lui tombait sur le bas de l’épaule et laissait apparaitre un non moins large tee-shirt frappé du symbole de John Bonham. C’est tout juste si des rangers à moitié délacés touchaient le sol pour la maintenir en équilibre.

« Allez Mona, reste pas à l’écart !... »

La fille essaya de caresser la joue blême du revers de ses doigts vernis de noir, mais Mona se déroba en inclinant la tête sur le côté, le temps d’esquiver la tendre attaque.

« Qu’est-ce qui se passe ? »


Elle inclina le visage pour essayer de planter ses prunelles de charbonneuses dans celles de sa copine. Seul un silence butté lui répondit et les yeux vert d’eau semblèrent passer à travers la brunette.

« Qu’est-ce que t’es chiante quand t’es comme ça ! »

2h17 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Mimi se détourna apparemment habituée aux humeurs de son amie. Il fait dire à la décharge de cette dernière que les derniers événements qui avaient traversé sa vie, ne manquait pas de la laisser pensive. Elle continua donc de fixer l’horizon, celui barré par la porte des toilettes, en bas de l’escalier qui remontait vers le troquet. Un trou, sans doute le résultat d’une rixe entre fans ivres, la perçait d’une forme animale mystérieuse qui retenait son regard. Elle se demandait si l’île avait cette forme, quelque chose en tout cas la lui rappelait.

2h19 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Les secondes et les minutes harcelaient la rouquine de questions. La rencontre qu’elle avait vécue aux antipodes n’avait pas fini de la convaincre qu’elle l’avait vraiment vécue mais elle ne pouvait pas se réfugier derrière la possibilité d’avoir rêvé, mais cela contredisait tout ce qu’elle savait sur les possibilités de téléportation. Elle avait bien lu un article dans Sciences qui relatait une expérience de téléportation d’état de particule, mais l’application à des objets non quantiques n’était pas pour demain et si elle avait bien compris cela ne déplaçait de toute façon pas la matière. Côté science Nathan ne semblait pas une flèche et la seule chose rassurante résidait dans le fait qu’elle n’était pas la seule apparemment à subir ces impromptus de la vie et que l’avocat ne lui rappelait rien de sa vie, confirmant qu’elle n’avait pas rêvé. Elle n’avait pas encore réussi à savoir exactement où se trouvait cet îlot, enfin elle ne s’était pas encore mise sérieusement sur sa trace. Grace à ce dont elle se souvenait elle espérait bien resserrer le champ des possibilités. Malheureusement, elle avait passé les derniers temps à rattraper son retard vis-à-vis de son patron qui s’était montré étonnamment indulgent mais dans les yeux duquel elle avait lu une certaine déception lors de son retour en Islande. Elle ne pouvait décemment pas lui dire qu’elle avait été téléportée de l’autre côté de la terre, elle-même ne l’aurait pas cru !... En revanche, elle n’était pas très douée pour le mensonge et avait prétexté des examens médicaux, excuse qui avait allumé une lueur de tristesse dans le regard de Ceyda Pehlivan. Hors elle avait horreur de ne pas faire preuve de loyauté envers ceux qui lui témoignaient. Aussi avait-elle redoublé de productivité ces derniers jours ce qui ne lui avait laissé que peu de temps pour mener des recherches convaincantes. C’est à peine si elle avait trouvé mention d’un soi-disant effet Davis sur des sites plus ésotériques les unes que les autres.

2h23 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Elle sursauta. Quelque chose ! Mais non ce n’était pas possible ! Elle regarda effarée autour d’elle, mais non, elle semblait la seule à avoir aperçu le corps se matérialiser derrière l’escalier. Le guitariste continuait un solo strident comme si de rien n’était, devant les fans éméchés, les piliers de bar le soutenait plus que jamais et ses compagnons de soirée poursuivaient leurs occupations, qui tirant sur le joint. Elle jeta un regard au barman qui le regard plongé dans son évier finissait une vaisselle douteuse de verres.

Elle rendit compte qu’elle était debout tendue comme un arc prête à se jeter sur l’apparition. Elle était curieuse d’observer la prise de contact avec le site d’atterrissage. La prise de contact de qui ? L’âme égarée était apparue dans un recoin sombre ce qui expliquait son anonymat momentané et Mona plissa les yeux pour essayer d’en voir plus. Femme sans aucun doute et ô surprise, sans doute plus petite qu’elle.

2h24 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Déjà, la rouquine se sent tiraillée entre son envie d’en savoir plus _ elle ne conçoit pas de ne pas parvenir à résoudre le mystère de ces téléportations mystérieuses_ et son peu appétence pour le contact humain. Elle se sent comme un setter en arrêt devant un gibier, avant le tir de son maître.
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Atéa Whakaue


Atéa Whakaue

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MessageSujet: Re: 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]   64°07'48.4"N 21°49'20.0"O,  27/03/2017 [Atéa] Icon_minitimeVen 3 Mar - 23:54

C’est le début de l’automne en courant Mars, les températures descendent petit à petit pour passer sous les 20°C et les pluies sont de plus en plus fréquentes. Ce n’est pas la période qui m’enchante le plus, le ciel se fait plus gris, plus maussade, les couleurs plus fades, et ça arrive à atteindre ma joie qui pourtant est toujours d’aplomb. Mais s’il n’y avait que ça. Cela fait quasiment deux mois que je me suis téléportée à Philadelphie près de Nathan. Pour moi, rien ne s'est passé depuis. Je me demande si tout cela était vrai, je ne communique plus vraiment avec Yoko. Pourtant Nathan et moi avons gardé contact, il m’a fait savoir qu’il s’était téléporté successivement en Russie, en Corée, en Nouvelle Zélande en l’espace de deux mois. Et dans deux de ces déplacements, lui avait-il dit, deux personnes avaient été rapprochées inexplicablement. La dernière fois, et cela fait peut de temps, il était arrivé en Nouvelle Zélande sur l’île Campbell avec une islandaise, chose extraordinaire. Je m’en voulais d’ailleurs toujours d’avoir appris qu’il avait passé quelques jours là, seuls sur une île déserte, si je l’avais su je serais intervenu auprès des gardes côtes (après tout il faut bien qu’il y ait quelques avantages à travailler dans des réserves naturelles). Quoiqu’il en soit, tous ces phénomènes inexplicables me travaillaient depuis. Déjà, lors de ma téléportation chez Nathan, j’avais dû faire comprendre à mes différents employeurs que j’étais malade, clouée au lit et qu’il m’était impossible de venir. J’avais aussi dû dire à mes amis avec qui je passe le plus clair de mon temps que j’ai eu besoin de faire un break avec le monde entier et que j’avais disparu de la circulation. La chose n’avait pas été facile à vivre, pour eux comme pour moi. Et c’est pour dire, même Pasha, lors de mon retour, avait eu l’air de ne rien comprendre du tout à la situation. Quoiqu’il en soit, on ne peut pas retourner à sa vie normale et débarquer devant tous ceux que l’on connait pour dire : « Eh, vous savez quoi, je peux me téléporter et il n’y a pas que moi ! ». Tsss, de quoi passer pour une folle.

« Eh Atéa ! fini de rêvasser maintenant, on reprend les exercices. »

Assise sur un banc, les cheveux noirs attachés en queue de cheval, je lève doucement le menton vers Bubble, mon coach sportif, de son vrai prénom Hugh, qui me regarde avec des yeux sévères. Il a 38 ans, c’est un coach sportif qui me suit maintenant depuis longtemps. Et lui non plus n’a pas apprécié ma disparition. Et c’est à peu près envers lui que je m’en veux le plus, car je ne comprends rien à ce qui se passe dans ma vie, et la rigueur sportive à laquelle il me veut me contraindre -et à laquelle j’adhérais complètement- me pèse extrêmement ces derniers temps. Je lui souris, c’est un sourire un peu gauche, il le voit bien, et le soupir profond exhalé en dit long. L’air peiné, il s’assit près de moi. Habillée d’une combinaison bleue, juste au corps, et d’un short très court, tous deux imbibés de sueurs, j’ai peur de lui faire pitié, alors même qu’il est coach et qu’il voit ça toute la journée. Se massant méticuleusement les mains, il me lance un regard dur :
« - Ecoute Atéa, on en a déjà discuté, tu m’as dit que tu avais quelques soucis en ce moment. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut relâcher l’entraînement, et surtout ton alimentation et ton sommeil !
- Je sais coach, je sais... mon ton n’a pas l’air de le convaincre plus que cela.
-  Enfin... Tu dois te ressaisir, tu es aux portes de la ligue pro enfin, tu as un don pour ce que tu comptes faire. Ton rêve c’est bien rentrer aux J.O. de 2020, non ?
Je prends nerveusement et sans le vouloir une voix agacée, ce qui n’est pas du tout dans mes habitudes, le surmenage de la situation me perturbe beaucoup. Sous le stress et l’incompréhension, mes yeux se voilent doucement de minuscules larmes.
- Mais oui coach ! Je... C’est que je dois faire de l’ordre dans certaines choses ! Il m’arrive des événements compliqués en ce moment, et je dois prendre le temps d’y réfléchir tu comprends. Je te promets que ça va passer, je te promets que je vais me remettre au travail, remplir notre rêve d’aller au Japon en 2020 !
Un air à la fois contrarié et peiné lui barre le visage :
Bon... Hm, très bien, je vais te laisser un peu de temps si tu veux... Pour finir la séance, tu me referas une série de développé-couché et du gainage.
J’essaie de prendre le sourire le plus convainquant que j’ai en stock :
- Dac, je ferai ça.
- N’oublie pas tes étirements aussi, je ne suis pas là pour te surveiller pour finir mais ne les oublie pas, je sais que tu n’aimes pas ça, et tu sais très bien que tu vas morfler sinon.
- Oui... Promis.
- Tu as les clefs, tu pourras fermer la salle.  »
Il s’approche de moi et me fait une accolade. Son sourire a lui aussi est un peu gauche, je sens qu’il hésite, qu’il ne trouve plus en moi la pêche habituelle que je dégage. Prenant son sac sur le dos, il quitte la salle sans se retourner, et mes yeux le suivent machinalement, et restent même figés sur la porte close pendant une longue minute.
Secouant la tête, déterminée, je me lève près des barres pour m’atteler à mes développés-couchés. Je me positionne soigneusement et méthodiquement. Le tatouage marin dans mon dos qui descend jusqu’au bas de ma hanche droite tremble sous l’effet des tractions tandis que mon épaule gauche, dominée sur toute l’omoplate par un soleil maori en forme de koru, se stabilise et se tend avec brio pour maintenir l’effort.
Au bout de deux séries, une de plus que demandée, comme pour m’absoudre de mes absences et du peu d’entrain que j’avais sur le sport dernièrement, je m’attelle au gainage. J’ai envie de sauter dans la douche des vestiaires, mais je m’applique ensuite aux étirements de chacun de mes muscles minutieusement. Je m’avance alors vers les vestiaires, je referme la porte et m’adosse à elle. Les yeux fermés, je repense à la discussion avec Hugh il y a maintenant 30min. Je ne pouvais pas me permettre de le décevoir davantage, de me décevoir davantage.

Soudainement, un vertige me prend. Mon cerveau semble bouillonner sous le tiraillement de mes idées, comme si je n’arrivais plus à les contenir. Pour m’assurer de mon corps qui défaille, je me tente à avancer d’un pas, tendant sans comprendre les mains vers l’avant.
Une musique assourdissante vient me vriller les tympans. L’air frais du vestiaire s’embaume d’une odeur âcre et fumée, de bière et de sueur. Je mets du temps à comprendre ce qui se passe sous mes yeux, les carreaux blancs se sont transformés en agglos noirs. Je cligne des yeux, hébétée. Un élan au cœur, avec toutes ces odeurs dégoûtantes, me monte à la gorge. Mes jambes tremblent, et je peine à trouver mon équilibre. Mon corps vacille, hésitant entre la tétanisation et l’effondrement ; l’entraînement que je venais de suivre m’empêche de savoir ce qui est le mieux, mes muscles à froid se tendent, se crispent, se rompent, et frôlent le claquage aux quatre coins de mes membres. Je me plie inévitablement en deux, évitant de vomir à grand peine sous le choc. Alors c’était ça, une vraie téléportation ? Si j’avais su, j’aurais fait en sorte de dormir aussi, la première avait été bien moins pénible physiquement. Une pensée fugace s’envole vers Yoko et Nathan, ce n’est décidément pas une absurdité, je ne suis bel et bien pas en train de rêver, encore une fois...

Je tente vaillamment de respirer, mais l’air est lourd, pesant, et il me semble qu’il ne comporte rien qui ne soit de l’oxygène. Moi qui ne me permets quasiment jamais d’alcool ou de drogue, cet air vicié me monte à la tête et me fait vaciller. Par un regard circulaire et tout à fait vague, je réalise que je me trouve dans une espèce de bar, les néons au plafond sont flous, je distingue des silhouettes que je ne saurais décrire, qui se balancent dans tous les sens, en rythme avec la musique effrénée et tapageuse. La nausée frappe mon crâne à grand coup de pulsation sanguine. Je tends la main vers le mur le plus proche pour m’y appuyer. Je n’ai qu’une envie, m’effondrer pour de bon au sol. Mon être tout entier lutte pour rester debout. Mais l’endroit est tellement répugnant que je me demande sur quoi je vais tomber. Un pas vers l’autre, en suivant le mur, je reprends mes esprits, cherchant peut-être une fenêtre ou une porte qui ouvrirait vers un extérieur où je pourrais respirer. Ma peau, dans ma courte combinaison de sport, se fait moite au contacte de la fumée. Je ne sais pas où je suis tombée, je ne comprends aucunes des bribes de mots qui me parviennent. Je me colle au mur, espérant que personne ne me voit et j’espère trouver une porte au plus vite pour m’échapper de ce purgatoire.


Dernière édition par Atéa Whakaue le Jeu 8 Juin - 10:53, édité 1 fois
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Mona Goðrúnarson


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MessageSujet: Re: 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]   64°07'48.4"N 21°49'20.0"O,  27/03/2017 [Atéa] Icon_minitimeSam 4 Mar - 23:12

2h27 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Le spectacle de la silhouette soudainement apparue devient comme une fascination pour la rouquine. Visiblement la fille est mal en point. Elle se dit qu’elle doit avoir de la chance. Elle ne s’est pas sentie aussi mal. En fait une fois la sensation de désorientation passée tout était redevenu normal en tout cas dans ses souvenirs et lle veut bien croire que d’une expérience à une autre les ressentis peuvent varier. En tout cas elle se félicite d’être apparue dans le néant ou presque. La brunette ne semble pas au mieux et les regards qui se poseront sur elle pourraient facilement la classer parmi les junkies ou les pochtrons de la soirée. Mais chacun ici est dans un état proche de l’Ohio et personne ne semble devoir se soucier de l’apparition. La rouquine préfère alors garder sa posture d’observatrice. Elle se rassied sans quitter des yeux la malheureuse. Elle ne sait vraiment pas si elle a envie de lier connaissance avec une nouvelle victime de l’effet Davis. Toute cette histoire la met dans des états contrastés. De temps en temps elle se dit qu’elle n’a rien vécu de tout cela mais l’autosuggestion ne fonctionne pas avec elle. Si elle admettait qu’elle ne l’a pas vécu d’autres pans de ses souvenirs pourtant vérifiables tomberaient et bien qu’elle soit spéciale comme disent beaucoup, elle ne veut pas perdre la raison. Il est donc indispensable qu’elle tire cette histoire au clair et là se présente quelqu’un qui pourrait l’y aider. Peut-être en sait-elle plus que Nathan.

Non loin d’elle, Hans se redresse tant bien que a en se grattant l’entre-jambe éructe non sans provoquer les mines écœurées des filles autour qui en ont pourtant vu d’autres… Puis il se lève et annonce d’une voix pâteuse et un peu salace :

« Je vais changer l’eau des poissons… »


Il se penche pour poser sa pinte et plonge vers la table. Une des filles, le rattrape par la ceinture sans même qu’il ne s’en rende compte et il se dirige en titubant vers les toilettes. Il repousse Mimi qui tente de l’accompagner.

« Je suis assez grand pour y aller seul….

J’en tiens une bonne moi… »


2h31 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Mimi rebrousse chemin en haussant les épaules. Il n’a qu’à se débrouiller tout seul. Elle avise son petit sac à dos de cuir noir qui a été fouillé à l’entrée et s’en saisit avec détachement.

« Bon allez, j’me casse. Ça devient glauque ici…
Mona ?...»


Mais Mona n’est plus sur son tabouret. Hans lui a forcé la main. En arrivant près de la porte des toilettes, il aurait pu passer son chemin sans rien voir comme son état aurait pu le laisser supposer, mais son regard s’est posé sur la petite en juste au corps. Elle est petite mais bien golée. Il esquisse un pas vers elle, une main en avant quand cette conne de Mona s’interpose.

« Ah ! Te voilà toi ! (Agh! Tye hér, þú!) »

Elle saisit la fille par les épaules.
« Tu as vu l’heure ?( Þú sást áðan?) »

Hans regarde les deux filles d’un air ébahi tandis qu’elles commencent l’ascension de l’escalier en colimaçon qui ne va sans doute pas aider la brunette à reprendre son équilibre. Mona n’a pas l’habitude des contacts si rapprochés, mais c’est la seule chose qui lui est passé par la tête pour venir en aide à la téléportée. Et puis Mimi est sans doute sur leurs talons et elle n’a pas envie de devoir faire les présentations ou expliquer les deniers événements. Heureusement son intervention a laissé son amie pantoise à côté de l’ivrogne qui en a oublié les bols de faïence qui devaient le soulager.

« Tu connais cette fille ?
_ Non. Jamais vue !
_ C’est p’être pour ça qu’elle avait l’air bizarre si elle l’attendait…  Mona ! Oh ! Dégage Hans !»


Elle a énergiquement repoussé la main entreprenante du grand blond bardu.

« Va cuver ! J’me casse ! »

De leur côté, les deux filles ont déjà disparu en haut des marches. La rousse se demande quand l’autre va se débattre en se demandant ce qui lui arrive et elle a senti qu’elle était assez musclée pour se défendre. Elle s’attend au pire et essaie de prendre les devants en misant sur le fait qu’elle n’est pas Islandaise.

« Do you speak Icelandic ? (parles-tu islandais ?) I’m Mona and I’m gonna help you. (Je suis Mona et je vais t’aider) »

Elles sont dans la salle du haut sui donne sur la rue. Si elles sortent Mimi les rattrapera et elle ne le veut à aucun prix. Sure le mur opposé au comptoir, une porte indique « Privé ». Pas le temps de réfléchir, elle l’ouvre et pousse la brunette derrière et referme vivement la porte en ménageant une fente pour observer la salle et surtout Mimi qui devrait émerger. En effet, la voici jetant un regard circulaire aux tables et au comptoir avant de se précipiter dans la rue. Elle se retourne pour voir dans quel état est la nouvelle venue tout en mettant un doigt évocateur sur sa propre bouche. Elle peut maintenant la détailler à loisir. Une sportive à n’en pas douter. La peau encore luisante de ses efforts, les muscles bien dessinés et le juste au corps dont elle ne parvient pas à identifier la discipline. Sortir dans cette tenue ne va pas être une mince affaire !

2h35 heure locale, 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O
Déjà Mona essaie de mettre sur pied un plan capable de les faire sortir d’ici sans se faire ramasser par une patrouille pour tenue inconvenante. Avec un peu de chance, arguer une fête pourrait passer, mais il suffirait qu’elles tombent sur des zélés pour passer la nuit au poste… Et puis la brunette_ elle sent que le surnom va lui rester _ ne va pas avoir chaud si elle ne se couvre pas mieux. Et puis elles n’allaient pas pouvoir squatter bien longtemps. Elle regarda autour d’elle l’antichambre qui faisait la transition entre le bar et la demeure du tenancier. Des bruits venaient des pièces distantes. Elles ne devaient pas s’attarder… Elle ôta son blouson le tendit à la fille avant de jeter un coup d’œil par l’ouverture étroite de la porte. La voie semblait libre.
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MessageSujet: Re: 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]   64°07'48.4"N 21°49'20.0"O,  27/03/2017 [Atéa] Icon_minitimeSam 22 Avr - 18:55

Je regrette amèrement l’entraînement intense que je venais de faire. Malgré les étirements pour une fois dignement réalisés, mon corps est faible et j’ai du mal à reprendre mes esprits ainsi qu’à me repérer. Mes ischio-jambiers, comme à leur habitude, me taraudent le long de mes cuisses. Je n’ose pas marcher davantage. Alors c’est ça, une téléportation ? Nathan après coup ne m’avait pas parlé d’un pareil effet. Ma fatigue extrême est-t-elle aussi due à mon entraînement et à ce déplacement ? Je crains de mettre une jambe l’une devant l’autre. Je ne bouge plus.

Mon regard se fixe plus ou moins où il peut, mon cerveau commence enfin à se poser des questions sur le lieu où j’ai pu atterrir. Ce lieu est morbide, au fin fond d’un bar qui ne m’inspire rien d’accueillant. Non pas que la musique me déplaise, mais ce n’est sans doute pas le bon moment pour moi lorsqu’on essaie démerger d’un pareil choc spatial. Cet endroit pouvait être n’importe où sur la planète, et rien ne me rappelait quelque chose ! Je réalise que je suis toujours (heureusement) habillée de mon juste au corps bleu d’entraînement. Effectivement, j’ai tout pour être remarquée rapidement. Mon regard brinquebalant s’arrête alors sur un homme qui s’avance dangereusement vers moi, les yeux globuleux et avides, aussi imbibés d’alcool qu’un bocal à poisson d’eau. Ces pupilles dilatées ne me plaisent pas le moins du monde, et c’est sans en avoir conscience que j’arme mon poing pour le recevoir d’une bonne droite.

Quand, alors que je m’y attends le moins du monde, quelqu’un m’interpelle puis me saisit par les épaules. Le choc est loin d’être rude, même plutôt prévenant, mais le contact me dresse l’échine comme un chat que l’on vient déranger au moment le plus important (ou apathique) de sa vie. De manière instinctive, je tourne ma tête perdue vers celle qui m’a saisi. Dans le coin sombre où l’on se trouve, je ne discerne que peu les traits de son visage, sa peau semble pâle, ses lignes fines, une baguette maintient un chignon négligé parmi des cheveux fauves, et son rouge à lèvres plutôt criard vient trancher avec sa peau blanche. Je me remémore alors ce qu’elle m’a dit, les mots se bloquent dans mes méninges, jusqu’à réaliser que je n’en ai pas compris un traître mot. Je ne connais pas cette langue. Je me sens hébétée près d’elle, et je reste passive. Qu’est ce qu’elle veut de moi ? En tout cas son attitude semble bien moins hostile et concupiscente que celle de l’autre gars que je regrette déjà de n’avoir pas pu frapper. Peut-être qu’une petite rixe m’aurait retirée de ma torpeur de poisson torpille, même si mes muscles auraient salement morflés.

La rousse me hisse tant bien que mal en haut d’escaliers. Par dépit je me laisse faire, ou du moins j’essaie de suivre la cadence. Alors que je tente d’appréhender où nous sommes arriver, et qu’elle me soutient encore, elle me demande si je parle Islandais. Machinalement, ma tête fait signe que non, je ne comprends effectivement pas l’islandais. Ah. C’est donc là que j’ai atterri, à quasiment l’autre bout du monde ? Sur le coup je ne sais pas vraiment quoi lui répondre. Pourquoi s’empresser d’aider quelqu’un de pommé ? Est-ce un élan d’altruisme inné chez cette personne ? Ou bien ai-je vraiment l’air en danger ou bien ayant ostensiblement besoin d’aide ?

Je m’apprête à lui répondre enfin, lorsque la rousse me pousse dans un vestibule exiguë, comme pour me cacher du monde. Je sais que je ne suis absolument pas à ma place ici, mais pourquoi me cacher de tous ? Je ne suis pas une terroriste tout de même, et visiblement sous mon juste au corps de sport je ne cache rien d’autre que mon simple appareil ! Elle me fait signe de me taire, je laisse un peu de temps pour se faire, même si effectivement, j’entends du bruit d’arrière nous dans ce qui semble être un endroit de vie. Elle me tend son blouson, et c’est à ce moment là que je m’aperçois qu’il ne fait pas chaud, surtout dans mon accoutrement. Sans cérémonie, je la déleste et essaie de l’enfiler. Il est un peu petit pour ma carrure d’épaule, je le mets très précautionneusement pour ne pas le déchirer de quelques manières que ce soient. Néanmoins, proche de Mona, je murmure ces mots, un peu intimidé par cette aide à la fois inespérée et étrange, on n’a pas à jouer aux espions non plus :

« - Je, hm, ne parle pas islandais du tout. Et mais euh... Merci ? Je, hm, m’appelle Atéa... »

Un gros doute subsiste dans ma tête : je ne sais absolument pas pourquoi elle veut m’aider, et si elle sait quoique ce soit à propos de l’effet Davis et des téléportations... Alors je préfère faire un peu comme si de rien n’était, je ne veux pas faire peur à qui que ce soit, et la laisser développer elle-même ses intentions, si elle sait, elle me le dira peut-être, si elle ne le sait pas, autant ne rien dire dans ce sens, à moins que ce soit une hurluberlue. Pour en avoir le cœur net, j’ose demander, tout en regardant dans la même fente de porte :

« - Excusez-moi, mais... Vous vous cachez de quelqu’un ? »
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Mona Goðrúnarson


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MessageSujet: Re: 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]   64°07'48.4"N 21°49'20.0"O,  27/03/2017 [Atéa] Icon_minitimeMer 26 Avr - 18:05

Cette fille allait rapidement prendre froid et, ce qui n’allait pas simplifier les choses, se faire remarquer par les noctambules et les forces de l’ordre si jamais elles croisaient une patrouille dans les rues. La criminalité avait beau ne pas être bien élevée en Islande et la maréchaussée bien peu agressive en conséquence, ramasser les personnes au comportement dérogeant à la bien séance faisait encore partie de ses attribution et donnait lieu régulièrement pour certains à des petits stages dans les cellules de dégrisement des postes de police.
D’un côté, malgré le manteau de la rouquine le simple justaucorps de sport de la nénette n’allait pas être très efficace pour lutter contre le climat Islandais qui malgré l’arrivée du printemps se situait toujours au nord du cercle polaire. D’ailleurs Mona elle-même commençait à grelotter de froid. Elle pensa à sa première expérience sur  l’île Campbell et le froid qui l’avait transie très vite et a manteau secourable d’un avocat américain. Les rôles semblaient devoir s’inverser aujourd’hui. L’avantage qu’elle avait eu à l’époque était de pouvoir se trimbaler en petite tenue parmi les albatros et les lions de mer sans risquer d’être accusée d’atteinte à la pudeur, ce qui ne serait sans doute pas aussi aisé que cela pour cette fille dont elle ignorait encore tout si ce n’était qu’il lui était arrivé la même chose qu’à elle, en tout cas c’était ce que les apparences tendaient à laisser croire.

Quoi qu’il en soit, elle se devait de trouver un moyen pour ne pas se faire embarquer par la police et éviter d’attraper une cochonnerie qui les clouerait au lit pendant une semaine. Elle n’avait pas beaucoup  le choix. Elle n’avait que très peu de points de chute pour se mettre à l’abri. Chez elle, au club de sport, ou enfin chez Mimi. Pas la peine de penser à Hans, après ce qui venait de se passer dans la cave quelques minutes auparavant. En plus ce dernier était de plus en plus lourd avec elle et Mona se tenait en ce moment à bonne distance de lui. Leurs intermèdes de baise se tintaient d’autre chose qui ne convenait pas à la rouquine. Le genre de possession, d’impression d’appartenir à quelqu’un de devoir rendre des comptes, elle détestait ça et cette relation commençait à lui peser. Si elle pouvait éviter d’emmener la téléportée chez elle, ça lui conviendrait assez. C’était un territoire qu’elle n’avait jamais aimé partager et seule Mimi y avait déjà fait des incursions les soirs de cafard qui jalonnaient la vie de la petite asiatique. D’ailleurs si ce soir cette dernière pouvait la dépanner… Allez! Elle n’y verrait sans doute pas d’inconvénient sinon pourquoi lui aurait-elle donné sa clé ? Le club de sport ? Mouais… En cas d’extrême urgence pourquoi pas mais ça ne pourrait être que momentané. Il y avait là-bas que trop de passage et trop de monde auprès de qui justifier la présence de la nouvelle venue, même si sa tenue sportive serait sans doute assez en accord avec les lieux.

De plus en plus, se rabattre sur le petit appart de Mimi lui semble la moins mauvaise solution. Il faudra bien sûr que cette dernière entérine cette intrusion dans son petit univers, mais la petite secrétaire qu’elle était toujours très ouverte à toutes les nouveautés qui venaient bousculer le train-train de sa vie qu’elle s’appliquer à remplir de surprise. En plus Mona était certaine de pouvoir compter sur une certaine discrétion. Pas forcément au sens de garder le silence sur la visite de la fille en justaucorps mais de se contenter de ce qui lui serait dit comme vérité même difficile à avaler. Ce comportement lui avait permis depuis sa rencontre avec la rouquine d’être acceptée dans sa vie…

La chose la plus compliquée maintenant qu’elle avait pris sa décision était de ne pas effrayer la jeune femme. Elle avait jusque-là passé les premières épreuves sans rien manifester mais elle se souvenait de sa propre expérience et du temps qu’elle avait mis à revenir dans le monde réel et à s’adapter aux événements qui ne lui avaient pas laissé le choix. Elle avait toujours du mal à se mettre à la place des autres et ne pouvait pas présager du souvenir qu’elle avait laissé à l’avocat de Philadelphie, elle se souvenait d’avoir gambergé un bon moment sur le phénomène qui l’avait prise à l’improviste et sur les réactions qu’elle devait avoir. L’indécision était une chose qu’elle détestait et pourtant elle se souvenait de ses tergiversations. Qu’en était-il de la fille dont elle ne connaissait rien si ce n’était son apparition soudaine ? Elle essaya de se rappeler de ce qu’avait tenté de faire Nathan et tenta de se l’approprié après tout ça n’avait pas si mal fonctionné en tout cas, vu de son côté. Faire les présentations semblait un incontournable et s’efforcer d’expliquer la situation une seconde étape.

Au moins les choses étaient claires, pas question de communiquer dans la langue du cru et l’Anglais devenait incontournable. C’était un moindre mal si elle le comprenait et sa première réaction semblait devoir le prouver. Elle n’a pas encore véritablement croisé le regard de l’apparition et n’avait qu’une image très floue de son allure et sa physionomie. Outre cette difficulté à regarder les gens en face, Mona n’avait à sa décharge pas trop eu le temps de se poser pour savoir à qui elle avait véritablement à faire.

Ironie du sort, la fille semble être bien plus à même de communiquer qu’elle. La rouquine tourne la tête brusquement vers elle presque aussi étonnée que si c’était une coccinelle qui venait de lui adresser la parole. Elles allaient devoir choisir entre éclaircir la situation ou disparaître. Faire les deux était aussi une option.

« Atea ? Ok. Atea… »

Elle prend la main de la fille et la tire vers la sortie. Elle ne sait pas si ses amis ont décidé de la suivre ou pas mais elle n’a pas envie qu’ils leur tombent dessus avant de savoir ce qu’elle va bien pouvoir leur raconter.

« Eh, bien Atea… »

Elle ne se rappelle pas vraiment comme s’y était pris Nathan. Et puis merde, elle allait se laisser guider par l’inspiration ! On verrait bien.

« Je TE cache en fait. Quand on apparaît comme toi et dans ta tenue on attire l’attention… »

Elle avait insisté sur le pronom personnel, pour expliquer que le problème ne venait pas d'elle, mais il n’y avait aucune intonation qui pouvait indiquer un jugement ou une hostilité, mais pas non plus de grande compassion. Elles se retrouvèrent bientôt dans la rue humide d’une pluie récente et balayée par un vent insistant. Le clapotis de ses rangers dans l’eau guide son regard vers les pieds de celle dont elle a fait sa protégée. Ouf ! Elle est chaussée. C’est pas l’idéal pour la saison, mais au moins elle n’est pas pieds nus.

« Je t’emmène en lieu sûr, mais je te force pas… »

La sportive ne pouvait ne pas comprendre que si elle n’était pas d’accord, elle pouvait refuser et à dieu ne plaise. Elle lâcha la main calleuse de la fille mais l’invita d’un signe de tête à la suivre. Elle était en même temps en train de déterminer l’itinéraire à la fois le mieux protégé des regards et pas trop long afin qu’elles ne finissent pas congelées. Le vent s’engouffra dans son col et elle frissonna. Elle entra sa tête dans les épaules tout en les enserrant de ses bras. La porte du club s’ouvrit et elle tressaillit non seulement de froid mais de crainte de voir la silhouette de quelqu’un de connu apparaître dans la nuit. Mais le couple qui sortit prit la direction opposée et elle respira plus librement avant de jeter un regard interrogateur à la… Difficile de déterminer quel sport pratiquait cette fille, mais visiblement, d’après le développement de ses épaules et de ses cuisses, la force y tenait une grande place. De la lutte peut être. Oui, ça lui irait assez bien.
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Atéa Whakaue


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Une fois la téléportation effectuée, et sans avoir à réfléchir sur les causes et conséquences de ces phénomènes pour l’instant inexplicables aux yeux de tous, la situation se passait plutôt bien, il fallait l’avouer. Je me sens seulement fatiguée, voire très fatiguée. Je suis sûre sur l’instant que si une voiture venait à me percutée je n’aurais pas eu la force inespérée de l’arrêter, celle-là...

Ce qui semble être une islandaise pure souche, rousse, le teint pâle me prend la main et me fait sortir du fourbi dans lequel j’ai attéri.

J’écoute sa réponse avec attention. Quoi ? Me cacher moi ? Je me jauge de la tête au pied, prends le temps, dans la rue froide de cette ville-congère, d’ouvrir grandement le blouson qui m’a été gracieusement prêté. Je me scrute lentement tout en exhibant mon justaucorps aux yeux du monde, qui ne montre rien d’autre que les lignes de mon anatomie taillée et musclée (-que certains ne trouvent pas à leur goût certes), et une chaleur coléreuse me monte jusqu’aux joues. Sans aucun ménagement, je le referme soudain, un peu outrée de me sentir observée et prise en vice de mœurs. Mais enfin, c’est pas comme si j’étais nue là-dessous ! Et quand bien même, si je me sens bien habillée d’une tenue de sport moulante, je ne vois pas ce qui pourrait m’empêcher d’en porter une après tout, j’ai tout de même ce droit -même s’il fait froid. Je lance un regard peu amène à Mona, et non, je n’ai pas très bien pris sa remarque, peut-être est-elle pudique, n’aime pas son corps et celui des autres, mais je ne suis pas aussi ostensible que ça, je ne suis pas nue ; à petits pas je la suis dans les minces ruelles sombres de la ville, un vent rude la traverse, chargé de perles de pluie abandonnées par la dernière averse.

Renfrognée, je ne suis pas une aberration aux y eux du monde non plus!, je n’ose pas trop lui adresser la parole, j’arrive à me sentir un peu honteuse et indécente alors que c’est une sensation que je ne ressens jamais, je me sens bien dans mon corps en général. Finalement, après un moment silencieux d’hésitation, j’ose enfin la remercier de son aide qui s’est voulue un peu indélicate, j’avais peur d’être à ses yeux impudique voire indécente. Je me rapproche d’elle à pas lestes pour arriver à son niveau et je lui adresse la parole, d’une manière plutôt franche et assurée, comme pour dissiper toute la gène qui avait pu s’installer depuis le départ du bar :

« - ... Merci pour votre aide, à vrai dire je n’ai jamais mis les pieds en Islande, c’est ça ? Vous pouvez bien m’emmener où vous voulez, je ne sais même pas où l’on est exactement... Par la force des choses je dois bien vous faire confiance... »

Faire confiance aux inconnus, c’est bien l’un de mes défauts. Grossièrement optimiste envers le genre humain, je ne peux pas me résoudre à penser qu’elle me veuille du mal d’une manière ou d’une autre, alors qu’elle peut très bien m’emmener où que ce soit... Mais j’ai les muscles trop endoloris par l’entraînement de... tout à l’heure?, et froissés dans tous les sens par la téléportation, ainsi qu’un mal de tête qui s’insinue dans mes tempes, pour penser à une alternative.
Pensive, je me demande alors comment elle a fait pour m’attraper au vol aussi vite dans le sous-sol, je lui ai sauté aux yeux ? Une alarme a retenti ? Elle peut, grâce à pouf-la-magie entendre résonner dans sa tête une alarme qui l’avertit de toute téléportation due à l’effet Davis ? Elle n’a sans doute pas employé le mot « apparaît » pour rien, elle est probablement au courant de tout cela, mais à quel degré aussi ?

« - Hm, Mona, vous avez beaucoup été confronté à ce genre de... choses ? »

Soudainement, je me rends compte que je la vouvoie, sans y avoir même réfléchi, mais ça ne me dérange pas plus que cela, dans mon travail je suis amenée à vouvoyer tous les clients. La nuit est bien sombre, je ne sais même pas quelle heure il peut être ici, avant la téléportation, c’était la fin d’après-midi, de l’autre côté du globe, il pouvait bien être le beau milieu de la nuit ici... En tout cas, il n’y avait quasiment pas un chat dehors, la nuit devait être bien avancée. Le vent souffle encore, et je resserre le col du blouson de Mona, mon corps est vraiment demandant d’énergie, j’ai beau avoir fait mes étirements après mon entraînement, mes muscles me pincent ; je n’ai même pas pu prendre ma douche. Ma peau, sèche dans le bar, est devenue moite, et je me sens quelque peu sale après les suées et malaises de la téléportation. Je donnerais tout pour une douche. Mes jambes commencent à se raidir sous le froid et c’est en forçant le rythme que j’essaie tant bien que mal de dynamiser mes pas et d’oublier tout ce qu’il y a de mauvais pour me focaliser sur ce que je tirerai de bien de cette aventure.
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Mona Goðrúnarson


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La fille semble se remettre de son transfert, même si ses réactions restent parfois décalées. Mona l’observe plus du coin de l’œil que directement. Elle se souvient de sa première fois et du temps infini, surtout pour Nathan, qu’elle avait mis pour sortir de son abattement et est prête à pardonner bien des choses à celle qui est visiblement une athlète. Si de son côté, Mona a pris un peu de muscle depuis qu’elle fréquente la salle de Pha’, elle ne pourra sans doute jamais prétendre aux formes athlétiques de celle qu’elle vient de recueillir. Par contre elle n’a cure du regard noir qu’elle lui lance alors qu’elle semble vérifier qu’elle n’est pas aussi indécente que la rouquine avait bien voulu lui laisser entendre. Et puis de toute façon à regard noir regard noir et demie. Il était fort possible que la nouvelle venue sur le sol Islandais se rende compte avant la fin de la soirée que sa guide était capable de bien moins agréable encore, même s’il n’était pas question d’un puéril concours de boudeuse ou de manifestation de susceptibilité. La plupart du temps, Mona ne se rendait même pas compte de l’image revêche qu’elle renvoyait au monde. Il fallait la franchise de quelques-uns pour l’en lui faire prendre conscience et en première ligne, Mimi qui malgré son attachement profond pour la rouquine ne se gênait jamais pour lui dire ses quatre vérités, chose assez inhabituelle pour la maigrelette que peu de gens osait prendre de front. Même son éducateur et son patron, chacun dans son domaine préférait s’en tenir à des aspects plus pratiques de leur relation avec celle semblait devoir considérer le monde entier comme un potentiel ennemi.

La brunette donc semblait avoir mal pris la remarque de Mona mais tant pis et puis, si elle ne voulait pas de son blouson et si elle ne voyait pas d’inconvénient à se promener ainsi dehors, c’était bien son problème. Pour une fois que cette inadaptée sociale prenait quelqu’un sous son aile, elle n’allait de toute façon pas se formaliser pour si peu. Elle avait fini par comprendre, à force, que ce genre de rencontre était propice aux malentendus, mais le moyen de faire autrement… Lorsqu’on essaie de prendre de vitesse son propres entourage et qu’on est obligé de dégager des priorités, on n’a pas le temps de faire des présentations très poussés et de mettre dans le balance à chaque instant ce que préfère ou pas l’oiseau tombé d’on ne savait trop quel pays, ni même de préciser que le corps en général n’était pas un problème en soi. En effet, on pourrait s’étendre un peu sur le sujet… Mais non, car un brunette au teint assez halé pour deviner qu’elle n’était pas habituée aux températures septentrionales réclamait sans doute de se mettre à l’abri. En fait de prime abord elle ne s’était pas souciée de savoir ce que voulait réellement la nouvelle venue et avait suivi son raisonnement sans essayer de l’y faire entrer. C’était une nouvelle téléportée donc elle ne devait pas attirer l’attention en vertu de la supposée mauvaise intention de l’humanité envers les gens victimes de ce phénomène, il fallait donc la mettre à l’abri et si en plus elle pouvait en dire d’avantage à la rouquine ce ne pouvait que la satisfaire.

Heureusement la pluie n’est pas battante et se contente pour le moment de perler leur cheveux de petits diamants, mais l’ondée est insistante et elle sait que bientôt leurs casque capillaire ne résistera pas à  son obstination et qu’elles finiront trempées. La saison n’est pas encore assez avancée pour que les températures ne les frigorifient pas, aussi presse-t-elle le pas autant que les petits pas de sa protégée le lui permettent. Au moins personne n’est pieds nus. Elle repense à au calvaire que Nathan et elle ont dû endurer avant de pouvoir souffler dans un abri tout cela parce qu’ils n’avaient qu’une paire de chaussure pour deux. La fille ne tarde pas trop à reprendre pied dans sa nouvelle réalité et Mona tourne la tête vers elle alors qu’elle parvient à se mettre à sa hauteur, occasion de la regarder vraiment pour le première fois. Elle a le visage franc et ouvert et ce qui ne gâche rien, elle semble toute disposée à lui faire confiance. Pour Mona c’est un peu une aberration mais cela simplifiera grandement les choses en lui évitant de devoir justifier tout ce qu’elle fait. Mais bon, elle veut bien admettre surtout après l’épisode des ïles Campbell qu’elle faciliterait les choses en lui en disant au moins un minimum :

« Reykjavik, la capitale. Je t'emmène chez une amie »

Chez une amie oui, car si la brunette semble toute encline à ne pas exprimer de défiance, l’Islandaise est loin de partager cette philosophie. Atéa est à première vue victime comme elle de cette maudite téléportation, ce qui lui permet de la mettre à l’abri chez Mimi sans arrière-pensée pour sa sécurité, mais on ne sait jamais et de toute façon, elle ne permet qu’à très peu de monde d’entrer dans son petit cocon. Elle ne compte pas en faire le QG des téléportés en Islande. En tout cas pas dans l’immédiat.

Atéa reprend presque trop vite ses esprits car les questions commencent et elle a horreur des questions en tout cas de celles qu’elle n’a pas posées. En revanche elle déteste ne pas avoir de réponse. Elle retient un soupir. Ces expériences passées, sans lui enseigner tout à fait la possibilité de se mettre à la place des autres lui ont au moins appris que cette situation était assez inconfortable et qu’avoir des réponses même partielles ne pouvait que faciliter les échanges. Et puis, elle-même allait vouloir en savoir plus donc entamer la discussion maintenant ou plus tard…

« Hum, pas vraiment, deux fois… Tu viens d’où ? A ta tenue je suppose que tu ne maîtrises pas ce truc ?... »

Elle aurait bien enchaîné sur les autres questions qui lui vrillaient l’esprit sur cette téléportation, elle n’avait pas trouvé d’autre terme pour désigner ce qui occupait bien trop son esprit à son goût depuis que le phénomène avait fait irruption dans sa vie, mais pour elle trois phrases consécutives à une étrangère était déjà un exploit..
Elle tourna dans une rue qui devait déboucher dans celle de Mimi. Même la capitale est vraiment de taille réduite comme toutes les agglomérations d’Islande et au centre-ville rien n’est vraiment loin de rien.

« On est presque arrivées. »

Elle jette à la dérobée un coup d’œil pour vérifier que la fille n’a pas changé d’avis et qu’elle est toujours prête à la suivre. Elle n’ose pas imaginer la scène si c’était un Hans passablement éméché qui lui était tombé dessus en premier. Il n’est pas vraiment méchant, mais vraiment lourd. Une fille un peu déboussolée est une aubaine pour ce grand blond pour qui, aucune fête, aucune sortie ne peut se terminer sans dégraisser sa carabine. Au début cela avait été presque sympa pour Mona mais elle s’était vite lassée et le rocker un peu grunge et pas que par style de musique avait dû jeter son dévolu sur d’autres filles moins « caractérielles » en tout cas c’est comme cela qu’il qualifiait la rouquine même s’il lui arrivait toujours de tenter sa chance auprès d’elle.

Presque machinalement et alors qu’elle fait traverser en oblique la rue en direction d’une petite maison à l’angle distant de la rue, elle lui demande :

« Tu viens d’où ? »

La maison dénote un peu dans le quartier. Les villas qui l’entourent sont plutôt proprettes et de toute façon d’un standing bien supérieur à cette petite demeure un peu tristounette qui possède deux entrée de garage mais une toute petite porte d’entrée brune. S’il y a des fenêtres, elles ne se trouvent pas sur ce côté de l’habitation. De là on distingue les lumières du port. C’est la partie plus commerciale et industrielle ce qui peut expliquer la brises chargés d’iode et de marée mais aussi de relents de graisse mécanique. « J’habite la verrue du quartier », se plaisait à dire Mimi, « mais c’est chez moi. » Aide-soignante à l’hôpital de la capitale Islandaise, elle ne roulait évidemment pas sur l’or et cela avait été une véritable aubaine pour elle ne pouvoir faire l’acquisition de l’endroit qui était devenu son domaine. Mona avait toujours connu Mimi y habitant. De jour, et au loin on pouvait voir un des rares immeubles de la capitale se dresser au-dessus de la ville, celui de Mona.
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Atéa Whakaue


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MessageSujet: Re: 64°07'48.4"N 21°49'20.0"O, 27/03/2017 [Atéa]   64°07'48.4"N 21°49'20.0"O,  27/03/2017 [Atéa] Icon_minitimeSam 29 Juil - 14:43

La réponse de Mona est peu loquace, brève. Cette réponse a le mérite d’être succincte et de remplir amplement sa fonction, à proprement dit on dirait bien que c’est exactement le but recherché. Si ma compagnie la dérange, je ne comprends toujours pas pourquoi elle m’a recueilli, sinon je peux toujours m’en aller dans un autre bar et commander un verre, au moins je serai fixée.

Néanmoins pour délier les langues et au moins répondre à sa question, je me permets une pique assez ironique, ponctuée d’un trait d’humour, lui permettant un peu de juger le caractère de sa compagne de marche nocturne :

 - Hm, à ça non, je ne maîtrise pas vraiment ce ‘truc’, la première fois je sortais juste de la douche alors niveau tenue c’était même pire que celle-ci... »

Sous la pluie qui commence à forcir, je la suis, un peu dans mes pensées ; est-ce une chance d’être tombée encore une fois sur quelqu’un qui connaît l’existence de ces phénomènes, sans aucun doute. Au moins, cette rencontre-ci est un peu plus douce que celle avec Nathan, même si la rencontre avec Nathan a été formidable et qu’il me tarde de le revoir.

La voix de Mona fend la pluie et mes pensées, je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’adresse la parole, c’est assez saugrenu après tout, elle a dit qu’elle voulait m’emmener en « lieu sûr », sans doute pour la nuit, sans doute jusqu’à ce que je me téléporte dans le sens inverse. En soi, c’est déjà très gentil de sa part de m’avoir pris sous son aile dès mon hasardeuse « réception » dans le bar. Quel droit ai-je de me plaindre ou de demander davantage ? Je me contente, et bien à regret, du strict minimum :

« - Je viens de Nouvelle-Zélande. »

J’ai et j’ai toujours eu la fâcheuse manie de sociabiliser un peu avec tout le monde, avec une bonne foi prodigieuse et avec la ferme détermination que je peux faire sortir le meilleur des gens, au moins pour les rendre heureux un court instant, pour partager à deux un moment unique et mémorable.
On se trouve alors devant une petite bâtisse, peu commune, à la porte mince et brune, c’est assez curieux. Je reste sagement derrière Mona, j’attends. Une certaine fatigue commence à me peser, à s’allonger le long de mes paupières, de mes épaules et de mes bras endoloris. Je ne sais toujours pas comment fonctionne cet effet Davis. Mais je lui demanderai volontiers la prochaine fois de me téléporter à mon réveil et non plus à la fin de longues et pénibles journées (ou nuit) de travail ou de sport. Encore pour perçer le silence, et dans un relan naturel de loquacité, je demande à Zora la Rousse :

« - C’est chez votre amie, le lieu sûr ? »
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Mona Goðrúnarson


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La rouquine jette un regard froid à la réponse de sa compagne d’escapade, la commissure droite de sa bouche à peine soulevée en une fraction de sourire à l’évocation de la pauvre Atea transportée contre son gré dans le plus simple appareil Dieux sait où. Elle semble presque enjouée de raconter sa mésaventure précédente.

*Au moins aura-t-elle peut être des informations supplémentaires*

Le regard de Mona s’éclaircit à la pensée que cette rencontre pourrait être fructueuse. Maintenant qu’elle semble avoir repris le contrôle de ses pensées et de ses émotions, la fille semble plutôt à son aise. En tout cas, elle ne montre aucun signe de désarrois ou de panique. Ceci, dit Mona non plus n’en est pas à sa première expérience et pourtant elle n’a pas réussi à progresser beaucoup dans la compréhension et la maîtrise de ce foutue téléportation. Le seul point positif de ses expériences c’est qu’elle se dit que cela se produit dans le même flux temporel que celui auquel elle appartient. C’est Willie qui lui avait fait imaginer qu’après tout, une fois qu’on avait admis qu’une téléportation spatiale pouvait avoir lieu, pourquoi pas une téléportation temporelle ?...

Elle imagine qu’elles pourront comparer leurs expériences et mettre les fils ténus de leurs hypothèses en trame logique, peut-être… Mais elle ne se fait pourtant pas beaucoup d’illusions. Nathan semblait expérimenté dans le domaine, en tout cas autant qu’on puisse l’être et pourtant il n’avait pas appris grand-chose à la rouquine à part que lui arrivait parfois à le provoquer ou en tout cas à identifier ce qui provoquait ce truc. Il y avait eu aussi ses leçons de morale qui l’avait bien soulée même si elles l’avaient aussi amenée à réfléchir sur pas mal de trucs.

*Foutu SuperNathan ! *


Elle lui avait donné ce surnom de manière ironique mais aussi pour saluer son engagement à toujours vouloir voir le bon côté des gens.

En attendant, le plus urgent est la mise à l’abri. La jeune femme a beau être du coin, la pluie nordique, même si elle annonce un printemps toujours trop lent à s’installer, n’est pas vraiment ce que les humains apprécient. Stoïque, elle fait contre mauvaise fortune bon cœur en essayant d’oublier l’eau qui ruisselle sur elle et se perd dans des pensées qui virevoltent de téléportations en rencontres et de rencontres en questions qui ne mènent pour l’instant à aucune réponse. Pourtant les rares bribes de conversation y sont reliées malgré elle.

*Nouvelle Zélande ?*

C’était bien en Nouvelle Zélande qu’elle s’était retrouvée la première fois. Alors son esprit avide de construire un modèle concret du phénomène se demande s’il n’existerait pas un couloir Islande-Nouvelle Zélande.

*C’est complètement crétin ! Nathan venait des USA et Willie aussi et puis je n’ai pas été deux fois au même endroit… Par contre…*

L’idée, puisqu’il semble qu’elle soit amenée à vivre ce genre de croisement d’expérience à plusieurs reprises, de tenter de faire des relevés statistiques afin de trouver des liens de causalité ou autre commence à germer dans son esprit. Elle se dit qu’encore une fois elle est en train de ses raccrocher à ce qu’elle connaît et qu’elle maîtrise et son ordi pourrait bien l’aider dans cette tâche, ou en tout cas lui donner l’illusion d’avancer un peu. Mais après tout, au point où elle en était, elle ne risquait rien à tenter cette démarche. Tout à ses projets elle laisse alors sa protégée se perdre dans ses propres pensées.

L’arrivée devant chez Mimi est une bénédiction et Mona cherche dans la poche intérieure droite de son bomber que la fille avait refusé tantôt. Sa main trempée semble vouloir se coller au tissu et l’empêcher d’accomplir sa mission, mais elle finit par agripper ce petit morceau de métal qui en l’occurrence tenait lieu de clé pour les porte du paradis.

« Oui, c’est ça chez mon amie Mimi. »

La porte est enfin ouverte sur un minuscule couloir qui sert surtout d’entrée à la petite maison avec son meuble à chaussure bleu ardoise, son pot à parapluies blanc laqué et son porte manteau, le tout assez design. Mimi semble avoir du goût si elle n’a pas les moyens de se payer une villa cossue. En face, un placard couvre tout le mur.
Derrière cette entrée, une porte métallique, de la même couleur que le meuble à chaussure et aux gros rivets,  donne directement sur la cuisine américaine indispensable lorsqu’on dispose d’aussi peu de surface habitable. Le tout est dans un ensemble de gris anthracite et de blanc, ponctué d’inox dans la partie cuisine et le tout relevé de touches de rouge çà et là dans le petit mobilier et les rares objets de décoration. L’ensemble prend presque toute la largeur de la maison et est ouvert sur une double baie vitrée qui doit bien éclairer l’endroit lorsqu’il fait nuit et que les stores sont relevés en attendant, Mona a allumé le lustre de la partie salon, sorte de cintres de salle de spectacle suspendus à des câbles métalliques et courant au-dessus d’une modeste table de métal noir ciré qu’on imaginerait assez bien sortie d’une salle d’opération désaffectée. Elle est encadrée de quatre chaises assorties.
Le coin salon est aussi austère que le reste mais toujours agencé avec goût autour d’une table basse posée sur un piètement multiple aux formes en ogive. Une banquette, un fauteuil et une lampe sur pied tout cela posé sous le pendant du lustre de la partie repas disposé à quatre-vingt dis degrés.
La gageure avec aussi peu d’espace était de laisser l’accès aux deux portes du bout de cet espace à vivre, tandis que deux autres, dans le dos des arrivants, semblaient donner dans les deux garages. Tout est propre comme si on avait quitté les lieux pour ne plus y revenir et pourtant l’ensemble paraît attendre le retour de son habitante et veille à ce que les nouvelles venues ne détruisent pas l’harmonie qu’elle a voulu y créer.

Tandis que la Néozélandaise prend ses repères, Mona a jeté son blouson sur un des tabourets qui font confondre l’ilot de la cuisine avec un bar et se dirige vers les placards dont aucun ne semble lui être étranger.

« Café ?
Café. »


Elle n’a pas laissé le temps à son « invitée » le loisir de répondre. Pourtant Mimi préfère le thé… Alors se reprenant

« Ou autre chose ? »

Elle sort deux tasses de faïence blanche puis indique la porte de gauche du fond de la pièce.

« Une douche ? Il y a des serviettes sous le lavabo. »

Il est certain que la brunette doit avoir besoin de se réchauffer, mais la rouquine est rarement autant en veine de sollicitude envers les gens. Elle passe devant Atea en la dévisageant de la tête au pied avant de pénétrer dans la pièce à côté de ce qui doit être la salle de bain et en ressort quelques secondes plus tard avec de quoi la rhabiller. Elle pose le tout en équilibre sur le dossier du fauteuil et retourne à la cuisine où l’eau arrive peu à peu à ébullition…
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Atéa Whakaue


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Il me tarde d’entrer chez cette fameuse Mimi ; drôle de dénomination en tout cas, une Noémie peut-être ? Je me demande si elle est chez elle à cette heure-ci, après tout, il est quoi, trois ou quatre heure du matin ; mais en voyant Mona se saisir des clefs je suppose un bref instant que Mimi n’est pas là. Peut-être Mona est-elle simplement colocataire, que Mimi dort, ou n’est tout bonnement pas là, pour en être sûre, je demande :

« - Mimi n’est pas là ? »

L’entrée qui ouvre droit sur un mince couloir me fait penser à mon propre appartement, et je m’attends à tout moment à voir surgir un gros chien de la porte en face pour nous foncer dessus ; heureusement ce n’est pas le cas. Étant trempée de la tête aux pieds, je me permets de me déchausser et de laisser mes tennis en bas du meuble à chaussures, consciencieusement à l’endroit où elles pourraient ne jamais se faire remarquer. En avançant plus avant, je vois vite la différence flagrante avec mon logement, déjà c’est propre, design, et surtout rangé. La décoration a l’avantage d’être simple et sobre, je me dis, dans toute l’étendue de mon incompétence en matière de décoration intérieure, que je devrais en prendre de la graine pour mon appartement.
Alors que je scrute le moindre recoin du salon, l’Irlandaise me demande si je veux me joindre à elle pour un « café », je suis soulagée quand elle m’offre une autre option, car ce n’est pas que je n’apprécie pas le café, mais en plein milieu de la nuit… Et puis théoriquement, je viens tout juste de terminer un entraînement à l’autre bout du globe ! J’aurais bien pris un café pour évacuer les trombes de fatigues qui perlaient encore sur mon front, mais pour soulager ma conscience, j’ose demander ce que je dois le plus boire au monde et ce plusieurs fois par jour :

« - Hm, un café en pleine nuit ? Si vous avez du thé vert, je ne suis pas contre. »

Sur l’instant, je redoute que cette interrogation soit prise pour une lubie diététique, ce qui en soi n’est pas complètement faux, ça se rapproche plus d’une lubie sportive et musculaire, mais bon, advienne que pourra. Mona dans la suite logique du café me demande si j’ai envie d’une douche, toujours de manière aussi laconique. Étrangement, je me fais à ce laconisme et ça me heurte moins, après tout, l’intention semble bien là. Sa simple demande m’arrache un léger sourire de bienveillance extrême et me fait réaliser à quel point je suis trempée jusqu’aux os et à quel point j’ai soudainement envie d’une bonne douche brûlante, considérant tout depuis l’entraînement, en passant par le bar poisseux, jusqu’à la marche nocturne sous la pluie. Me montrant la porte de la salle de bain, et me précédant le pas, elle ressort avec des vêtements secs qu’elle a dû piquer rapidement dans la penderie de la dite Mimi, à moins que ce soit les siens et qu’elle habite avec Mimi ?

Je suis Mona jusqu’au salon où elle dépose les vêtements sur le dossier du fauteuil ; elle n’en a pas l’air, mais il y a finalement de bonnes intentions en elle ; profitant d’un cours face à face avec la jeune femme, d’un sourire caressant de gratitude, je lui glisse ce simple mot :

« - Merci. Je m’éclipse vers la salle de bain, ayant hâte de me réchauffer sous l’eau chaude de la douche, par politesse, j’ajoute dans ma marche « Je fais vite ! »

Une fois seule dans la salle d’eau, je me dis que comparée à elle, elle doit me trouver bien trop bavarde, mais peut-être que si je me suis habituée à l’aspect taciturne de sa personnalité, elle saura accepté la mienne. Avant de me faufiler dans la douche, je prends quelques secondes pour regarder les vêtements que Mona m’a donnés. Je hausse un sourcil d’étonnement, je me retrouve devant un attirail de vêtements constitué d’un jean noir, d’un haut couleur noir anthracite aux manches longues, le tout relativement moulant, j’ai le droit en sus à des chaussettes montantes, rayées par des bandes noires et de blanches. Le gabarit semble un peu petit à première vue, mais j’arrive à me réconforter en pensant que les manches longues et les chaussettes hautes arriveront à ranimer mes membres frigorifiés. Je me demande si ce sont les vêtements de Mona ou de Mimi, l’ambiance de l’appartement, décoré de noir, me fait pencher vers Mimi, mais je ne peux m’empêcher d’imaginer Mona engoncée dans ces habits sombres qui ne feraient que souligner son caractère, son ton froid, et sa peau de marbre. Un sourire sarcastique m’échappe.
Je me débarrasse aisément de mon juste-au-corps que je dépose négligemment dans le lavabo avec tout le reste de ma tenue, en vrac. Avant de rentrer dans la douche, j’hésite à commencer une discussion avec Mona à travers la porte, sait-on jamais, au grand jamais, si elle veut dire quelque chose ; je laisse au (grand) cas-où la porte entre-ouverte d’un demi-minimètre pour l’entendre, n’osant pas en rajouter, me disant qu’elle profiterait peut-être de la tasse de thé et du café pour le faire plus tard. Je m’enfonce alors dans la douche avec entrain, et me glisse sous l’eau brûlante pour me libérer les muscles et l’esprit, et oublier un bref instant ces malheurs de téléportations, et les rencontres toujours étonnamment incongrues qu’elles provoquaient.

Au sortir de la douche, me séchant rapidement, je me saisis des vêtements gothiques, me demandant si je pouvais bel et bien rentrer là dedans, la corpulence semble un peu menue, mais je m’y tente quand même ; je ne veux pas paraître devant Mona affublée de serviettes ; si j’étais odieuse et faisais atteinte à la pudeur en tenue de sport, qu’en est-il enrubannée de serviettes. Avec quelques réserves, et sans forcer pour ne pas déchirer les tissus, je me glisse dans cette tenue : elle me sert un peu, le tout qui se veut moulant naturellement est devenue très moulant sur moi, j’évite les gestes brusques, mais je reste optimiste en me disant que ça fait un bien fou de rentrer dans des habits secs. Une serviette sur la tête qui maintient mes cheveux mouillés, je sors de la salle de bain, après avoir minutieusement tout remis à sa place, et m’être permise de mettre mon juste-au-corps sur un petit tancarville qui jouxte la douche.
Je me présente ainsi devant Mona, et sans plus de cérémonie et surtout sans faire de commentaire sur la tenue, je m’assis près d’elle sur les tabourets autour de l’îlot de la cuisine. Le café et le thé sont servis, je me permets un timide sourire pour la remercier de nouveau de son hospitalité. Je ne sais comment débuter les hostilités de la conversation, de peur de paraître bien trop loquace, comparée à ses phrases quasi nominales.

La pluie redouble sur la baie vitrée du salon, posant mes mains pour entourer la tasse chaude et me réchauffer davantage. Puis initiant un sujet qui n’étonne aucune de nous deux, de nombreuses questions me viennent, ne sachant par où commencer, je la laisse choisir en posant une question plus qu’ouverte :  

« - Hm, vous avez donc connu deux autres téléportations ?
Spoiler:
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Mona Goðrúnarson


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« Non elle est restée dans le club de tout à l’heure… »

Au moins Atea ne sera pas surprise de la voir débarquer si jamais il lui prend l’idée de rentrer chez elle après la sortie plus qu’étrange de Mona. A moins qu’elle ne soit partie chez Mona pour se renseigner sur les événements de la soirée. Elle a aussi très bien pu se dire qu’il s’agissait encore d’une bizarrerie de son amie et préférer continuer la nuit comme si rien ne s’était passé. En fait, Mimi tout en étant plus prévisible que Mona peut avoir des réactions complètement disparates suivant son humeur. La seule chose dont Mona est certaine est qu’elle est fiable et qu’elle n’ira pas fouiller plus loin que là où elle y est autorisée.

La fille en justaucorps semble contente de se mettre à l’abri même si elle jette un regard critique au sens complètement neutre mais de façon bien réelle sur l’intérieur de Mimi. La rouquine de son côté n’y prête pas garde pas plus qu’elle ne fait de remarque lorsque sa protégée se déchausse dans l’entrée alors qu’elle s’est contentée de s’essuyer les semelles sur le tapis prévu à cet effet et pare au plus pressé c’est dire trouver le thé vert dans le placard de Mimi. Cette dernière en est une grande adepte et la jeune femme en trouve une boîte bien en évidence comme tout ce qu’on utilise régulièrement et qui n’a pas le temps de passer au fond des casiers.

*Vas pour un thé vert. *

Elle n’avait pas qu’à lui laisser le choix et après tout, cela ne lui coûte pas beaucoup plus cher sauf si... Elle jette un œil à la fille qui continue d’apprécier les lieux, tout en gonflant les joues comme quelqu’un qui va être obligé de faire un truc qui la soule déjà avant d’avoir commencé.

*Pour ce soir, pas de théière en fonte. *

C’est toute une histoire cette théière ! Mimi y a investi autant d’argent que de rituels et ne supporte pas qu’on les brade. Ce sera deux cuillères à café jetées dans le filtre en porcelaine dont les trous sont plus petits que d’ordinaire ce qui évite à trop de feuilles de se retrouver dans le breuvage. Mona s’est déjà retrouvée plus d’une fois à jouer avec cet objet dont la finesse ne parvient pas à paraître banale à ses yeux. Elle a pour habitude de jouer avec la lumière qui rayonne à travers les trous et se réfracte contre les reflets de lait. C’est certain, les trous et la finesse de l’objet entier ont de quoi impressionner. Sans doute un savoir-faire d’Asie, bien loin des pauvres filtres à tisane qu’on trouve parfois chez les grand-mères. En tout cas, elle est persuadée que la fille sera ravie du thé, Mimi se fournit dans des boutiques qu’elle seule est capable de dénicher, sans doute la même qui lui a fourni la fameuse théière et le filtre magique. La jeune asiatique est bien placée question lubie et manie, aussi il ne vient pas à l’esprit de rousse Islandaise de tisser le moindre reproche contre son invité en matière de boisson.

En attendant, Mona ne sait pas trop si elle doit meubler les silences et pour être honnête ne cherche pas vraiment à le faire. Elle attend simplement que ce qui la préoccupe puisse enfin être traité. Le silence ne lui a jamais fait peur, même si elle a bien compris que cela horripilait la plupart des gens. En fait cette histoire de silence est comme un critère involontaire de sélection de ses relations. Ceux qui supportent son mutisme plus ou moins volontaire parviennent paradoxalement à entretenir une relation avec elle et les autres finissent pas passer leur chemin, lassé de faire la conversation à un mur ou à ne pas avoir de conversation tout court. Certains ont plus de mérite que d’autres et Mimi détient la pole position de ce côté, même si régulièrement elle fait une sortie contre la forteresse vide que son amie lui présente trop souvent.

Pour l’heure Mona fait presque un sans-faute en matière d’hospitalité ou pour le moins pour prendre en compte les vicissitudes de l’arrivée de la fille et de leur périple sous la pluie. Sans faire de manière, elle capable d’accueillir quelqu’un et de lui fournir de quoi se remettre de ses émotions et éviter de tomber malade. Si elle ne possède pas tout ce qui constitue les ronds de jambes que se font les gens lorsqu’ils se rencontre, elle ne fait rien pour être désagréable de prime abord. Si elle en croit les réactions de son invitée, elle ne se débrouille pas trop mal et tandis qu’Atea disparait dans la salle de bain, elle retourne à son café et son thé. Les deux sont en passe d’être prêts et une fois le café prêt, elle met à infuser le thé comme il se doit, en tout cas comme elle se doute qu’il faut faire. Elle regarde l’heure histoire de ne pas en faire une décoction au cas où la fille trainerait sous la douche et approche les tasses et les breuvages au salon. Sans attendre le retour de sa protégée du jour, elle se sert une grande tasse de café bien noir. Entre Mona et le café c’est comme une histoire de fidélité. C’est ce qui la réconforte, l’aide à se concentrer en plus de la réchauffer comme tout le monde. C’est une sorte de madeleine de Proust lui rappellent Aragorn et Galadriel. C’est toujours l’heure de se lever pieds nus et de se glisser dans le cuisine avant sa sœur pour monter sur les genoux du rôdeur ou se blottir sous l’aile de la dame de la Lorien. Mais pour l’heure, elle a autre chose à penser. Cette fille a l’air plus tôt d’un naturel facile et elle espère que cette nuit lui sera profitable, leur sera profitable à toute les deux. Avec un peu de chance elles trouveront le moyen d’inverser le processus. Ce serait un premier pas sur le chemin du contrôle de ce truc. Evidemment, elle se doute que ce ne sera pas si facile. Elle soupçonne même que ses espoirs seront déçus mais ils font vivre dit le proverbe.

L’eau ne coule plus dans la salle de bain.

*Elle va effectivement faire vite.*

Elle n’est pas comme Kristell ni même comme Mimi. Vite veut à peu près dire le même chose que pour la rouquine. L’étrange la clarté du son qui provient de la salle d’eau retient soudain son attention. Ses yeux tombent sur la porte. Elle l’a laissé entrouverte. Elle n’est pas pudique à l’excès. Elle aurait dû s’en douter après sa réaction dans le rue. Décidément cette fille a vraiment des points positifs. Les deux mains autour de sa tasse, assise et un peu recroquevillée au bord de la banquette pour ne pas s’appuyer au fond et la mouiller avec ses frusques tout de même humides et ses cheveux carrément trempés, la rouquine sourit les yeux un peu perdus dans le vague.

Et puis, l’eau cesse de couler et la fille finit par sortir de la salle de bain. Mona se lève alors pour lui indiquer l’eau tenue au chaud dans le coin cuisine et s’installe avec elle sur un des hauts tabourets. Elle ne prête pas vraiment attention à l’impression que donne la tenue de Mimi sur elle. La fille est suffisamment athlétique pour que rien de disgracieux ne vienne attirer l’attention.

Durant quelques secondes les deux filles restent muettes. La jeune Islandaise pour une fois aimerait bien entrer dans le vif du sujet mais trop peu d’entrainement à la conversation l’a font trop hésiter et repousser l’échéance. Et puis elle n’est pas assez dérangée par le silence pour chercher à tout prix à le rompre et puis finalement puisque qu’Atéa entame le dialogue ce n’en est que mieux.

« Oui. »

Ca n’a l’air de rien mais obtenir une réponse même aussi courte de sa part est déjà une gageure. Cependant, la rouquine sait bien en la circonstance que c’est insuffisant. Elles n’ont pas forcément beaucoup de temps devant elles et si elles veulent le mettre à profit pour faire avancer les choses ou en tout cas leur connaissance, il serait préférable que la jeune femme fasse un petit effort et elle en est bien consciente alors elle poursuit d’un ton neutre entre deux gorgées de café dont elle savoure la chaleur et les arômes.

« En Nouvelle Zélande et en Bolivie. »

Elle plonge les yeux dans sa tasse avant d’ajouter.

« Et toi ? »

Elle aimerait en savoir bien plus, mais c’est un bon début et autant elle ne supporte pas d’être contrainte à la communication autant elle ne tient pas à bousculer sa visiteuse. Pour ceux qui estimerait que la rouquine n’est pas étouffée par le respect des autres, voici qui devrait nuancer leur jugement.

Elle relève le regard vers le visage de la buveuse de thé essayant de deviner sa réponse avant qu’elle ne la formule.
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Atéa Whakaue


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Suivant l’index qui me montre l’eau chaude pour le thé, je vais la chercher un peu nonchalamment, un peu délassée par cette douche brève mais revigorante. Une fois assise en face de Mona, je tique un peu sur tasse et contemple pleinement l’objet qui fait office d’infuseur pour le thé, il est vraiment intrigant et joli.

Sa réponse est claire, concise ; je commence à m’y faire après tout, les fioritures et les détails ce n’est décidément pas son truc, j’ai peur de l’agacer en discutant trop ou en paraissant pipelette, mais je me jette à l’eau tout de même, après tout, elle semble intéressée un minimum par les informations que peut contenir la conversation, et si je lui réponds simplement « oui, aux Etats-Unis, en Corée, et ici », ça ne l’aidera pas bien plus que cela, alors je prends le risque de détailler.

« - Hm, j’ai rencontré ça de manière assez épisodique, une fois à par mois à peu près, depuis Noël dernier ; une jeune femme est venue chez moi depuis l’Allemagne… C’était hallucinant à croire, pour une première approche. Puis un mois après j’ai atterri à Philadelphie dans la voiture d’un avocat avec qui j’ai très vite sympathisé. Encore plus tard, je me suis retrouvée en Corée du Sud. J’ose un peu d’humour, posant les paumes de mes mains sur le rebord brûlant de la tasse de thé : Avec un peu de chance la prochaine fois c’est pour l’Afrique et j’aurai à peu près fait le tour de tous les continents! Après, je ne sais ce que vous avez tous à vouloir visiter la Nouvelle Zélande, mais sur les quatre personnes que j’ai pu rencontrer, trois sont arrivées dans le coin.

Le cerveau humain ne peut pas s’empêcher de trouver des circonstances ou des raisons, une logique à ce qui se déroule. Pourtant, il y avait bien eu une périodicité à toutes ces téléportations, environ toutes les quatre semaines ; mais tout cela pourrait bien être aléatoire. En tout cas, il n’y avait eu, pour moi, aucune logique spatiale, puisque je me suis retrouvée un peu partout ; néanmoins Nathan, Yoko, et aux dires de Mona, elle-même, ont atterri en Nouvelle-Zélande ; Yoko près de moi, Nathan comme il me l’a dit, sur les îles Cambell.
La pluie qui s’abat contre la baie vitrée de l’appartement arrive, en plus de l’aspect cocon du lieu, à m’apaiser et à ne pas frustrer ma réflexion, car à l’habitude, je suis toujours noyée dans la perplexité quand je pense à tout. Le thé est prêt sans doute, j’ose en boire une première gorgée bien chaude qui inonde ma poitrine de bien être, je souris avec sincérité à Mona :

« - Merci pour le thé, il est très bon, je n’ai pas l’habitude d’en boire du comme ça, ça change beaucoup des sachets en sous-marques que j’achète au supermarché !
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Je sais que je dois être en train d’observer Atéa de façon que la plupart jugeront indélicate, mais me côtoyer revient à s’exposer à ça. Comment dit Mimi déjà ? J’ai un regard de Gorgone. C’est pas péjoratif dit-elle. Pourtant ces créatures n’avaient pas spécialement réputation. C’est juste pour dire que je semble scruter les gens avec un regard sombre venu d’ailleurs et qui laisse les autres un peu sur la défensive. C’est ça ou on me reproche de ne pas croiser le regard et de mettre ainsi les gens mal à l’aise. Faudrait savoir. La façon qu’ont les gens de se contredire me laisse souvent désorientée. Tout est une question de contexte et de dosage me dit-on, mais le contexte me change-t-il et le dosage ne revient-il pas à tromper les gens ? C’est là souvent que Mimi abandonne et change de conversation considérant sans doute que je suis une indécrottable associable. Apparemment, l’opinion est partagée si je me souviens bien des réactions de Nathan.

L’attitude de mon invitée a au moins le mérite de ne pas s’encombrer de salamalecs même si je reconnais la bonne éducation et sa façon de vouloir rester agréable. Le genre de personne avec qui je pourrais bien m’entendre en tout cas pour un temps. Je sens qu’elle a un regard observateur, mais pas inquisiteur. Bref, elle s’intéresse à l’endroit où elle se trouve ce qui est un peu normal dans sa situation. De temps en temps l’image de Mimi se dessine en arrière-plan derrière elle. Elle a quelque chose qui lui est apparenté. Pas du point de vu physique, Atea a quelque chose de bien plus puissant que Mimi, mais dans l’attitude générale dans son environnement.

Un bon point pour elle, elle semble apprécier les belles choses dont Mimi prend soin de peupler son univers et de façon générale elle semble avoir un regard bienveillant sur toute chose ici et sans doute partout. Je la regarde se préparer le thé et considérer le petit filtre avant qu’elle ne réponde à mes questions. Au moins elle ne semble pas désireuse de cacher beaucoup de choses un peu le contraire de moi, j’en suis consciente même sans les remarques des gens que je croise. En même temps j’ai fait mien le dicton qui dit que prudence est mère de sûreté et honnêtement, étant donné le nombre de fois où cela s’est justifié, je ne regrette pas même si j’apprécie de ne pas avoir à tirer les vers du nez de la buveuse de thé qui ne s’embarrasse pas de temps de précaution. Je l’écoute avec attention et essaie de faire des parallèles avec ce qu’elle me décrit et j’avoue qu’il semble y en avoir. D’abord, la fréquence. Une fois par mois, si je fais le compte, entre Nathan, Willie et maintenant elle ça fait en effet, à peu près ça. Honnêtement ce n’est pas une bonne nouvelle. J’avais espéré un moment que la chose allait se tasser, mais visiblement je risque d’être déçue. D’un autre côté, cela permet de s’organiser. Mais putain, chaque fois, ça me met les nerfs de penser que je suis à la merci d’un phénomène que je ne comprends pas et contre lequel je suis impuissante. Atea, elle, semble prendre les choses du bon côté ou du moins ne les dramatise pas même si elle est consciente de l’extraordinaire du phénomène.

Philadelphie, un avocat, je pense tout de suite à Nathan. Serait-il possible qu’il s’agisse du même avocat ? Le choc des probabilités me fait cligner des yeux. D’un côté ce serait un pur hasard que deux personnes aient rencontré la même tierce personne à la suite du même phénomène qu’elle considérait encore comme rare, mais en même temps, il ne devait pas y avoir tant d’avocat que cela à Philadelphie qui y avaient été confrontés… Je ne savais trop que penser. Bien sûr il était facile de dissiper cette incertitude, mais je trouve tellement ridicule ces gens qui se rencontraient et se sentaient toujours obligés de chercher des points communs avec la première personne venue ! « Enh ! Toi aussi tu connais Nathan ? Qui aurait cru ? Je le connais aussi ! Mais si je t’assure. Le monde est petit non ? » Il ne manquait plus qu’une réponse négative pour finir de ridiculiser celle qui avait cru reconnaître, parce que ce n’était pas possible qu’il en fût autrement, une connaissance pas du tout commune. Et puis Atéa ne lui laissa pas le loisir de tenter un rapprochement entre leurs aventures. En effet, elle avait bien plus d’expérience qu’elle et elle semblait prendre les choses vraiment avec distance et même désinvolture. Pour ma part, ce n’est jamais un voyage d’agrément et que ce soit un continent ou un autre peu m’importe hormis le confort qu’un pays peut apporter par rapport à un autre. Mes deux premières expériences n’ont pas été de tout repos et ce serait bien de se retrouver dans un pays au climat tempéré et à un endroit civilisé où il est facile de trouver des solutions pour rentrer à la maison. Je ne suis pas adepte des cérémonies mondaines, mais me retrouver à l’ambassade islandaise serait plus confortable que de piétonner dans la lande glacée d’une île du bout du monde en petite tenue. Il faudra que je pense à ajouter mon passeport à mon trousseau de survie.

Je sens que c’est à moi de me livrer un peu alors je plonge le nez dans ma tasse de café pour en tirer une stratégie de communication. Entre le ridicule de mes premières expériences et ma curiosité, je sais déjà ce que je vais privilégier même si Atéa va se dire que je ne sais que poser des questions et ne répondre qu’à très peu. Les arômes de la boisson et sa légère amertume me rappellent qu’au fond je suis en position de force, enfin, je veux dire que je suis plutôt en sécurité dans cette confrontation. Je sais aussi que ce genre de vocabulaire guerrier ne devrait pas émerger si facilement dans mes pensées, mais ce n’est pas agressif à l’encontre de ma visiteuse de l’autre hémisphère. C’est comme ça. Je relève les yeux vers Atéa en même temps que je repose ma tasse devant moi. Je vais tenter un truc qui pourrait pour Mimi s’apparenter à de l’humour mais que mon ton risque de rendre grinçant. Enfin, si je ne veux pas laisser un malaise s’installer pour la Néo-Zélandaise….

« Je ne connais pas on pays mais crois-moi, ce que j’en connais ne me donne pas envie d’y revenir. »

L’état de mes pieds et le froid que j’y avais enduré était encré dans mon esprit comme bien des choses que j’aimerais oublier mais qui se trouve irrémédiablement stockées dans mon esprit.

« En tout cas je vois que ça n’a pas l’air de plus te perturber que cela. Ne me dis pas que tu maîtrises ce truc. »

La maîtrise ! Cette question revenait à chaque fois sur le devant de mes préoccupations. Il devait bien y avoir en ce monde quelqu’un ou quelque chose qui me permettrait de ne plus subir comme un pion, pire, comme du bétail conduit à l’abattoir, ces transpositions d’un endroit à un autre ! C’est vraiment con comme question qui n’en est pas une. Si elle maîtrisait, elle ne serait pas apparue en tenue de sport au milieu d’un club crasseux. Je n’attends pas la répartie de la fille.

« Ouais, c’est très con comme remarque, mais ne me dis pas que ça te fait plaisir de vivre ça ! »

J’essaie de trouver des raisons qui pourraient faire apprécier ces téléportations, mais vraiment, je n’en trouve pas. Il faut s’attendre à tous les milieux en particulier au plus extrême et il faut se coltiner des gens qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam et qui passent leur temps à vous renvoyer votre insuffisance sociale. Et encore, je n’étais pas tombée sur un psychopathe au milieu d’une tempête du Pacifique ! Evidemment on peut toujours trouver pire.


« Comment ça se produit pour toi ? »

En mettant nos expériences en commun on pourrait peut-être arriver à isoler des constantes sur lesquelles se pencher pour en apprendre plus. Je crois que mon impatience de trouver l’embryon d’une piste aussi ténue soit-elle s’est entendue dans mon ton de voix. Je sens aussi que le sujet pourrait me rendre plus loquace que ce que je ne suis d’ordinaire tant mon désir de percer les secrets du phénomène est grand. Si jamais on pouvait progresser, je pouvais progresser sur le sujet je crois que ça me rassurerait pour les semaines prochaines. Je pourrais me dire que ok, encore une mais que je m’approche de la solution. Mais pour le moment, je devais bien l’avouer, je n’avais pas le plus petit début d’une idée ou d’une piste sérieuse à suivre et j’en attendait beaucoup de cette fille qui semblait si sereine.

Sereine au point de faire passer les bonnes manières dont je me contrefichais. J’esquisse une grimace qui se voulait un sourire. J’aurais pu lui explique que ce n’était pas le genre de Mimi de lésiner sur la qualité du thé, malgré son petit salaire d’aide-soignante, mais ça nous aurait éloignées du sujet. Je me contente donc de la regarder et je me demande si l’impatience qui est le mienne se voit dans me regard. Normalement si j’en crois ce que les gens me disent, j’ai toujours l’air d’un sphynx difficile à interpréter. Je me dis que « toujours » c’est sans doute exagéré, mais Mimi me répond que l’image du sphynx c’est pour être gentil avec moi. En fait j’ai juste l’air de me préparer à mordre. Dans la foulée elle se paie une barre alors j’imagine que ça aussi c’est exagéré.

Je tends la main vers ma tasse presque vide déjà.
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Atéa Whakaue


Atéa Whakaue

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Je regarde d’une œil assez curieux les réactions de Mona à tout ce que je viens de lui dire. Elle semble perplexe et stoïque, comme si ma réponse ne lui avait plu dans aucune mesure ; à l’évidence, ce n’est pas ce qu’elle souhaitait entendre.

La pluie qui arrivait à adoucir mon humeur et la tasse de thé bien chaude entre les mains, qui avaient à adoucir mon humeur, ne font plus qu’accroître mon anxiété. Je me sens désormais fixée, observée, et jugée. J’essaie au mieux de ne pas laisser paraître ce malaise qui maintenant me noue le ventre. Posant sa tasse comme dans une orchestration ciblée et détaillée, Mona ouvra enfin la bouche.

Je me suis livrée à elle dans tout ce qu’elle voulait savoir sur le sujet, et j’attends d’elle, non pas un juste retour, mais un retour honnête, néanmoins je m’attendais à tout, sauf à une phrase sarcastique qui arrive à me crisper. Sarcasme, humour noir, ironie ? Instinctivement, je serre les dents, d’embarras et d’irritation. Ça ne relève d’aucun tact, non pas que je suis adepte de la bienveillance et de la complaisance absolue, je suis un peu taquine au fond, mais tout ce que j’avais pu accomplir depuis maintenant une bonne heure, d’approches, d’amabilité, de prévenance, alors que Mona m’a cueilli au vol, que je l’ai malgré tout acceptée, vient de se briser.
Je ne sais fichtrement pas ce qu’elle avait pu rencontrer en Nouvelle-Zélande, si elle était tombée en plein milieu de la forêt, là où la flore nécessite des journées de marche pour en sortir, ou bien tombée sur un psychopathe déséquilibré, mais j’aime -mon- pays et sa remarque est mal placée.

Je l’écoute, n’osant plus rien dire. Elle semble choquée par mon aspect bon enfant devant tous ces événements que l’on ne comprend ni elle ni moi. Non, je me suis assez morfondue sur tous ces événements pour ruminer encore dessus. Si on devait se morfondre sur tout ce que l’on ne comprenait pas, devant chaque mur opaque d’incompréhension, ça fait longtemps que je serais déjà morte, tétanisée au pied du rempart du racisme et de la misogynie ou je ne sais quels autres sujets inexplicables.

Plus froide qu’auparavant je me retiens de serrer les dents pour répondre à Mona. Non, je ne maîtrise pas ces téléportations, non, il ne m’est jamais rien arrivée de dangereux jusqu’alors, jusqu’alors je suis tombée sur des gens charmants, -jusqu’alors. Sans doute qu’il aurait été préférable que je balise encore sur tous ces phénomènes étranges, que je me mette à douter de tout, que je me dise que je peux être téléportée en plein Népal au milieu du froid en face d’un once qui m’attaquerait, ou mieux, au milieu de l’océan !  ; mais mon optimiste naturel me pousse à voir les choses bien qui me sont arrivées avant de voir les mauvaises. Vivre, c’est partager des choses avec des gens, qu’on les rencontre au bas de sa porte ou à l’autre bout du monde, quelle différence. Malheureusement Mona ne semble même pas connaître les gens qui l’entourent, alors ceux de l’autre côté du globe, pas étonnant qu’elle en ait peur.
Je la regarde un bref instant dans les yeux, et d’un sourire assez rude je lui réponds enfin, les yeux dépassant de ma tasse :

« - Si, ça m’a fait presque plaisir. Pas au début évidemment, j’ai eu très peur quand Yoko est arrivée en Nouvelle Zélande ou quand je suis arrivée chez les autres. Ca m’a juste fait vivre des événements qui m’ont changé. Ces téléportations sont très perturbantes, je te l’accorde. Mais pour l’instant j’ai fait de très belles rencontres et je suis heureuse de les avoir faites.

Je continue de la regarder. Elle a juste l’air impatiente que je lui réponde et lui donne des détails, comme si le peu que je savais aller l’aider. Elle essaie de sourire, enfin je crois que ce fut un sourire. C’est déstabilisant. Sur qui suis-je tombée.
Je pose ma tasse un peu sèchement sur la table et me lève du tabouret, un peu engoncée dans ce jean noir et ces chaussettes montantes, mine de rien. Je tourne le dos à Mona et me dirige vers la baie vitrée que la pluie frappe de plus en plus fort. Mon souffle bat plus fort dans ma poitrine, mon malaise s’est un peu transformée en colère et c’est en ayant perdu Mona de vue que j’essaie de me calmer. Elle a l’air bien pragmatique et froide, après réflexion, je ne sais pas si l’entente va continuer si elle ne fait pas d’effort.
La rue est un peu éclairée la lune, au loin, j’arrive à distinguer le port et la zone industriel, où, le ciel noir est déchiré par des bras rachitiques et creux des grues.
Au bout d’un moment de silence, je me décide à lui répondre, si elle voulait des informations et des données à analyser elle en aurait, mais pour les détails et les parties amusantes à écouter elle repasserait. Ma voix se veut moins douce que précédemment, je fixe le port au loin :

« - Comment se produit mes téléportations... Comme je te l’ai dit, la première fois je sortais de la douche, le matin, après une nuit complète de boulot, et c’est assez somnolente que je me suis téléporter dans la voiture de Nathan à Philadelphie. Je fais une pause, et je me maudis à l’idée d’avoir donné autant de détails. Je ne sais pas être laconique et fâchée. La seconde fois ; j’allais presque finir mon service, au petit matin encore, et alors que j’allais faire mon dernier service j’ai été téléportée en Corée en face d’Erynn au milieu d’un parking désert. Je fais une pause encore, levant les yeux au ciel, je n’ai décidément pas envie de parler d’aujourd’hui. Et avant d’arriver ici sous tes yeux éblouis, c’était la fin d’après-midi, je venais de terminer mon entraînement, et j’allais prendre une douche dans les vestiaires mais j’ai atterri ici dans l’état que tu sais.

Je n’ajoute rien. J’aurais gentiment pu lui demander ce qui lui était arrivée à elle pour détester autant tous ces événements. Elle a peut-être juste peu de l’insécurité, de l’improbable, de l’inattendu. Tout cela ne m’effraie pas plus que ça. Si elle a envie de m’en faire part, elle le fera ; je ne vais pas aller lui ouvrir la bouche dans l’espoir qu’elle dise quelque chose à présent.
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Mona Goðrúnarson


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Mouais ! Cette fille… Je ne sais pas trop quoi penser d’elle. Elle semble assez bien prendre les événements qui lui arrivent et j’avoue que c’est assez incompréhensible. Comment peut-on prendre autant à la légère le fait de se faire transbahuter d’un coin de la planète à un autre sans l’avoir voulu. Ma perplexité doit se voir ou alors j’ai commis une gaffe. Même pour moi, il est évident que quelque chose a changé dans l’attitude d’Atéa. J’essaie de refaire le fil de la conversation pour comprendre ce que j’ai bien pu dire mais j’avoue que je ne vois pas. J’ai tout fait pour me montrer comme il faut voire plus…

Après tout, elle peut très bien ressentir le contrecoup de ce qui lui est arrivé et je lui pardonne bien volontiers la raideur dont elle fait soudainement preuve. Je cherche donc de quoi lui laisser le temps de digérer les choses mais la seule chose qui me vient c’est le silence. J’aime bien le silence. Ca permet de réfléchir. Le silence des autres c’est cool aussi. C’est sans doute le seul moment où ils se donnent la peine d’essayer de comprendre. Je sais bien ce que me répondrait Mimi si elle était là : « Parce que toi, tu cherches à comprendre ?!! » Elle n’a jamais compris de son côté que même quand j’essaie de le faire je tombe à côté. La preuve aujourd’hui !

Je me contente alors de savourer la chaleur de la tasse entre mes mains et les aromes qui s’insinuent dans mes naseaux et dans ma bouche. Cela me permet en plus de méditer sur ce que je viens d’apprendre c’est-à-dire pas grand-chose. C’est assez désespérant de ne trouver aucune faille dans ce mystère et ça me fait monter la rage chaque fois que mes espoirs sont déçus et que j’imagine que je risque de devoir m’y habituer sans jamais pouvoir maîtriser quoi que ce soit jusqu’au jour ou je me retrouverai dans le cratère d’un volcan en activité. Après tout vu le pays dans lequel j’habite la probabilité est loin d’être nulle ! Et si ce n’est pas au retour, à l’aller… A chaque fois l’évocation de la proportion des océans sur Terre m’apparaît comme une raison suffisante de s’inquiéter. D’un autre côté vaut-il pieux imaginer qu’une volonté étrangère manipule tout ça et préfère éviter de nous faire mourir ? Pour ma part je ne sais pas ce qu’il y a de pire des deux hypothèses. Les gens ont trop souvent essayé de diriger ma vie, de m’imposer des événements qui m’était étrangers ou au contraire qui me touchaient de trop près pour que je ne puisse pas plus admettre la seconde.

Heureusement que j’ai l’habitude de garder un calme apparent parce je ne suis pas au bout de mes surprise avec cette nana. Elle semble avoir envie de me provoquer par sa nouvelle réponse. Pourtant elle ne fanfaronne pas. En tout cas je mesure en silence, un peu plus l’écart qu’il y a entre nous. Je me demande si moi-même j’ai fait de très belles rencontres. J’ai fait des rencontres c’est sûr, pas banales c’est un fait également. Rien que leurs circonstances… Par contre, je suis à peu près certaine qu’elles se limiteront à un événement unique. Un peu comme quand les « copains » du foyer nous quittaient en pleurant à chaudes larmes, genre « je vous oublie pas hein ? » « On garde contact ! ». Il a pas fallu longtemps pour que je comprenne qu’en fait c’est de la merde pour ceux qui sont trop faibles pour se rendre compte que loin des yeux, loin tout court.

Je la regarde se planter devant la baie vitrée à regarder la nuit. Le silence doit un peu plus la déranger que moi…. Je cherche un truc à dire du genre que pourrait trouver Mimi pour détendre l’atmosphère comme elle dit mais je reste sans voix. Sérieux ça me fait chier ce genre d’obligation ! Alors je me lève aussi pour poser ma tasse dans l’évier. Il sera toujours temps de faire la vaisselle plus tard. Pas question de laisser le bordel chez ma pote…

Et puis Atéa se laisse de nouveau aller à détailler ses belles rencontres. Au début je l’écoute que pour tenter de trouver des points communs entre toutes ses expériences, les siennes les miennes et puis elle mentionne le prénom de Nathan. Nathan de philadelphie… Je me demande quelle probabilité il y a de trouver deux Nathans à Philadelphie. Elle doit être assez énorme. Par contre deux Nathans à Philadelphie mêlé à un phénomène de téléportation… D’ailleurs oui, question… Se téléporter ailleurs que dans le voisinage de quelqu’un qui n’y soit pas mêlé, c’est possible en théorie mais pas avéré… Mes soupçons quand-à une volonté étrangère se réveillent. Pour en savoir plus je vais bien être obligée de la rejoindre sur son terrain. Un peu hésitante parce que pas très familière des confidences mêmes si ce n’est pas très intime, j’ose rebondir sur son énumération d’expérience.

« Ma première téléportation, dans ton pays, sur l’île Campbell, ça a été aussi avec un Nathan de Philadelphie… »

Je n’ose pas trop donner mon avis sur « l’avocat des causes perdues ». Ça pourrait encore être mal interprété. Nos rapports n’ont pas toujours été facile, mais j’ai bien dû finir par admettre que ce mec est plutôt cool même s’il fait un peu Bisounours. C’est sans doute ce que ma visiteuse doit appeler une belle rencontre. Je ne sais pas si je dois en dire plus à Atéa. Après tout je ne sais pas trop si j’aimerais qu’on dévoile des détails sur moi à une étrangère.

« Mais tu as bien plus d’expérience que moi. A part une autre fois dans le Cordelière des Andes en Bolivie c’est tout. »


Je suis assez fière de l’effort de communication que je viens de fournir. Je sais que ça ne paraît jamais assez aux autres, mais… J’enchaîne sur un aspect qu’elle semble vouloir mettre en avant et qui me laisse incrédule.

« Tu ne te dis pas que tu as une chance insolente de tomber sur des gens compréhensifs ? Ils pourraient être au minimum, effrayés de te voir débarquer de nulle part. Sans parler de ceux qui sont facilement hostiles. »


C’est bien ce qui m’avait fait plus ou moins lui sauter dessus pour la soustraire à ce genre de réaction. Je comprends mieux pourquoi elle a semblé interloquée de mon intervention. Une conclusion me saute au visage, elle doit vraiment me prendre pour une folle. Une de plus ! Après ça ne me fait ni chaud ni froid. C’est pas comme si je n’en avait pas l’habitude. Dans ces conditions je me dis que l’idée qui avait commencé à germer en moi de créer un réseau de victime de ces téléportations était vraiment n’importe quoi. Entre les paranos comme moi et ceux qui prennent ceux qui ne réagissent pas de la même manière pour des cinglés…

J’aurais d’autres questions à lui poser et d’autres remarques mais j’ai l’impression que son optimisme trouverait des réponses qui auraient du mal à me satisfaire. Pour le moment les choses semblent rentrer dans l’ordre au bout d’un moment mais on pourrait imaginer se retrouver bloquer sur les lieux de sa téléportation. Et puis même sans rester bloqués, on ne sait pas combien de temps pourrait durer ces gentilles petites expériences qui nous font faire de si belles rencontres…
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