Le vrombissement incessant du moteur vous réveille malgré la chaleur douillette dans laquelle vous êtes emmitouflés pour le moment. En effet, vous voici chacun dans un lit métallique et grinçant mais doté d'un matelas, de draps frais et d'une couverture chaude mais rêche dont vous protège un autre drap blanc. Le sommier grince à chacun de vos mouvements vous rappelant, pour ceux qui ont pu connaître ça des camps de vacances ou des centres d'hébergement de sans-abris.

Huit lits au total sont posés dans la vaste pièce rectangulaire qui aurait pu en accueillir facilement dix fois plus. Quatre contre un mur, quatre contre celui d'en face.

1 - Luc
4 - Mona
7 - Yoko

Les autres lits sont tous proprement faits mais inoccupés. En X, il y a une épaisse porte blindée, assez large pour laisser passer trois personnes marchant côte à côte. En Y une porte plus étroite bien que visiblement métallique avec une petite vitre intégrée en haut.

Aucun panneau ou meuble, juste une lampe déversant une lumière blanche et crue depuis le plafond.

Allez... Le premier à poster peut considérer qu'il est le premier à se réveiller.

La vérité, c’est que je ne remarque absolument pas le changement. Les ronronnements et les cahots du train ont remplacé celui du bus, et mis à part la transmutation de mon sac en oreiller, et la très confortable addition d’une épaisse couverture pour me tenir bien chaud, il y a très peu d’indices prêts à m’alerter que quelque chose à changer.

Enfin, si, peut-être la température. Je me suis endormie avec mon pantalon en velours, mes chaussettes épaisses et mes chaussures de neige. Si mon manteau a disparu, j’ai encore mon gros pull – en laine pêche tout doux, avec une girafe brodée dessus – et mon tour de cou, et par – dessous une épaisse couverture, tout ce petit attirail commence sérieusement à me faire transpirer.

Du coup, si j’ouvre les yeux, à cet instant précis, c’est plus dans l’idée d’enlever mon pull que parce que j’ai eu la juste intuition que quelque chose de louche est en train de se profiler.

J’aurais fait un très mauvais détective de film, probablement.

Pourtant je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mes piètres instincts, parce qu’alors que je commence seulement à émerger de mon confortable sommeil, un type se met à gueuler dans le bus. Enfin. Dans ce qui n’est apparemment plus le bus. Alors que je me retourne, bondissant entre les draps, je tombe nez à nez avec le torse nu d’un homme, et sans réfléchir je m’enfouis à nouveau sous les draps pour me cacher, avec un couinement de petite souris affolée.

Mon cœur bat à cent à l’heure…

« Monsieur ! Habillez vous ! * »

Précision:

Putain! Il y a du monde dans ma chambre! Des gens qui jactent ni en Island ni en anglais! Je pense à Nathan et ses sbires. Je saute sur mes pieds, nus bien sûr. Le sol est glacé. Où est passé le stratifié? Et puis la lumière m'aveugle et ma migraine se rappelle à mon bon souvenir. Je plisse des yeux pour essayer de distinguer quelque chose et en même temps je tente d'atteindre l'armoire avec mes affaires. Seul le vide m'accueille alors que je réalise que je ne suis pas dans la chambre d'hôtel. Ça ressemble plus à un dortoir. Les images de l'internat du foyer me reviennent aussitôt. C'est pas vrai!

Et puis je manque de me casser la gueule et à travers mon mal de crâne m'arrive le battement régulier qui ne peut être que celui des roues d'un train sur les joints de dilatation des rails. J'arrive à m'agripper au lit. Faut que je fasse un point bien plus rapide que ça. Mon mal de crâne a beau s'être un peu calmé je suis encore dans le coltard. Les autres c'est qui? Je distingue deux silhouettes un peu plus loin. L'une est pas difficile à reconnaître et je devrais être soulagée, mais je viens de faire une rencontre qui ne m'engage pas à la confiance. En plus la fille_ sa silhouette ne laisse pas trop de doute là-dessus_ semble un peu affolée. Si c'est vraiment Luc on verra mais pour le moment... Je reste à mon bout de ce qui doit être un wagon et finis de détailler l'endroit. Pas de doute, aussi hospitalier que le foyer. Je n sais pas si je dois tenter une approche du couple ne serait-ce que pour commencer à identifier Tonton Luc de façon certaine. Les premiers indices me diraient qu'on est touts les trois dans le même galère vu nos tenues respectives pas très propice aux rencontres mondaines. En même temps je plonge mes mains dans mes poches. C'est trop rien n'a disparu! Je contourne mon lit et m'assieds au bord pour observer le scène tout en gardant mon énergie pour supporter l'équipe de football américain qui semble avoir un coup de mou mais s'agite encore assez pour me dire qu'associée au brinquebalement du train je pourrait bien me rétamer sur un sol assez dur pour finir de m’assommer.

Pour Luc : la petite fenêtre dans la porte est recouverte de buée de votre côté. La pièce derrière la paroie semble être vaste, mais la seule source de lumière s'y trouve juste au-dessus de la porte et n'éclaire pas très loin. Tu es cependant certain qu'il y a comme deux rangées d'étagères ou autre dispositif de stockage de pièces de qui doit sans doute être des pièces de machines diverses.

« Je… ! »

Un petit trait outré se gonfle dans ma poitrine. Il me semble que je connais cette voix-là, mais à cet instant c’est beaucoup moins important que le fait qu’on vient de me traiter de gamine. Même le soulagement d’entendre parler Allemand ne parvient pas à laver cet affront, et je m’extirpe de mon cocon de couvertures, en gardant les yeux levés vers le plafond, une moue furibonde sur le visage.

« J’suis pas une… oh. » Je risque un regard vers mon interlocuteur, en priant pour ne pas y trouver le corps tremblotant d’un exhibitionniste particulièrement malpoli, mais ce que j’y trouve quoiqu’un brin rassurant, n’a pas beaucoup plus de sens. « Monsieur Luc… ? »

Mon regard continue sa course, tandis que je m’asseois sur mon lit, extirpant mes pieds chaussés de bottes de leur prison de draps pour les poser sur le sol, et il rencontre celui d’une jeune inconnue aux cheveux roux. Luc a l’air de la connaître, mais je ne suis pas tout à fait certaine de ce que cela peut m’apporter comme information sur elle. Elle s’appelle Mona ? Peut-être qu’elle est comme Nathan et moi ? La compagnie des hommes un peu condescendants ne la dérange pas ?

Peut-être aussi que ce n’est pas le moment idéal pour se poser ces questions là. Je jette un regard autour de moi, confirmant quelques hypothèses ferroviaires qui se promenaient dans ma tête. Mais cette confirmation là soulevait tout un tas d’autres questions.

« Est-ce que… euh. Quelqu’un était dans le train ici, avant ? Ou est-ce que c’est la téléportation ? Pour tout le monde ? » M’armant de mon anglais le moins bancal, je tente d’adresser mes questions à l’ensemble des personnes présentes. Mon ton est hésitant, mais mon regard brillant de bonne volonté. « Moi c’est Yoko. »

Désolée:

J’essaie d’être attentive à ce qui se passe là-bas mais mon ma de crâne se rappelle une nouvelle fois à mon souvenir. Moi qui pensais que ça se tassait… Seuls les éclats de voix me renseignent sur ce qui se passe et je reconnais bien celle de Tonton Luc, même s’il n’a jamais employé ce ton avec moi.
Faut dire que la fille a des priorités qui me dépassent autant qu’elles semblent dépasser Luc. Heureusement elle se calme assez vite.

Je le devine explorer cette partie du wagon, jusqu’au moment où il m’interpelle. Il a l’air sincèrement surpris et cela me remet du baume au cœur en même temps que mon instinct me souffle que je n’ai pas à faire à un imposteur. En tout cas, dans mon état, c’est ce que j’ai envie de croire et puis suite à notre dernier échange, je me dis que je n’aurai pas de mal à vérifier tout ça. Mais plus tard. Je lève une main fatiguée dans sa direction pour lui confirmer que c’est bien moi en même temps que je réalise que la fille le connait aussi ou en tout cas fait style.

« Contente de te voir… »

Je me rends compte que ma bouche est toute pâteuse. Merde ! Je dois avoir une haleine de chacal. Et en plus j’ai les mêmes priorités que la gamine pas gamine dont je croise le regard. Elle me rappelle Mimi en moins sensuelle, mais elle doit être plus jeune aussi.

« Tu la connais ? »

Pas la force d’ajouter « aussi ».
Ça me fout la rage de constater que je suis la seule à être vaseuse. La fille, elle, est drôlement réactive et ne perd pas de temps en préliminaire. Ça va nous faire gagner du temps. J’essaie d’avoir l’air au mieux puis je regarde Luc l’air toujours interrogateur. Je lève légèrement la main pour répondre. De toute façon, si elle est dans le même galère que nous et que Luc la connait. Pourquoi diable suis-je prête à faire confiance à l’homme des bois ?!!!!

« Téléportation pour moi. Ou enlèvement, à voir. »

Je plisse l’œil droit pour gérer la sono de la fête qui semble reprendre de plus belle dans mon crâne, qui lui n’y est pas (à la fête). Après la rencontre avec Nathan j’ai toutes les raisons de croire que j’aie pû être enlevée. Mes cheveux se dressent sur ma tête à la pensée du truc dans ma chambre d’hôtel. Putain ! Tout ça pour rien ! Si j’ai été kidnappée, ils ont sûrement remis la main dessus. Mais ce n’est pas le moment d’y penser. J’essaie de voir le bon côté des choses mais pas facile hormis le fait que les lits sont potables…

Maintenant que les présentations sont faites, je me lève comme une vioc’ en enroulant une couverture autour de moi. Et je me dirige vers l’extrémité du train de mon côté, où je rejoins Luc.

« On peut sortir par-là ? »

La rouquine – non, Mona ! – ne m’accorde pas beaucoup d’attention, et peut-être que ce n’est pas plus mal. Je me sens un peu bizarre. Comme observée. À l’étroit. Je ne suis pas nécessairement claustrophobe, d’habitude, mais les circonstances sont un peu particulières. D’une part parce que si je suis ici, c’est que mes affaires, mon cadeau pour bébé Adrian et mes cookies et mon téléphone et mes papiers sont tous resté dans un bus vide quelque part en bordure de Berlin, et d’autre part parce que je n’ai aucune idée de l’endroit où je suis, et que je ne suis pas sûre d’être tout à fait ravie de l’être avec les gens qui sont autour de moi…

Bon, peut-être que j’exagère, et que Mona est sympa. En plus le nom me dit quelque chose. Peut-être que Nathan m’avait parlé d’une Mona ? Dans sa longue liste de rencontres surnaturelles ? Oui, c’était peut-être bien quelque chose comme ça.
Mais bon il était resté très évasif quant à son avis sur elle, et ce n’est pas parce que Luc me met mal à l’aise que… Enfin… Je ne devrais pas la juger par association, voilà. Je me gronde un peu, en me dressant sur mes jambes, visiblement la seule personne du wagon à être habillée et chaussée correctement. Dans un coin de ma tête, je considère les pieds de la pauvre rousse, en me demandant si je ne devrais pas au moins lui prêter mes chaussettes, ou quelque chose.

Mais pendant qu’elle et Luc se préoccupent de la petite porte sur la droite, mon regard à moi est attiré par l’énorme blindage, sur celle de gauche. D’un pas timide, je m’en approche, pour l’examiner d’abord, puis, dans un geste de curiosité que je ne m’explique pas tout à fait, je serre mes phalanges pour y toquer trois fois comme pour voir si c’est creux, là derrière, ou si c’est simplement le bout du train.

Spoiler:

Yoko, ta porte est coulissante, et blindée surtout, donc impossible de s'avoir ce qu'il y a derrière. Par contre, il y a juste une poignée solide et pas de serrure.

Mona/Luc, votre porte s'ouvre vers l'intérieur de la pièce où vous êtes et ressemble davantage à ce qu'on pourrait trouver dans des bureaux, laboratoires ou autre bâtiment professionnel. Il y a une serrure et une poignée (cette porte est verrouillée, je le dis tout de suite ^^)

Le son est dense, presque étouffé, sous mes phalanges, et je n’ose pas cogner trop fort de peur de me faire mal. C’est une solide porte. Probablement très épaisse. Je me demande soudain si elle est destinée à être ouverte, ou bien si elle ne va pas donner sur du vide, ou quelque chose comme ça. Ça pourrait être problématique.

Pourtant, le mécanisme est là. Il semble assez clair pour être utilisé par le premier passager venu. Et il n'y a aucune serrure apparente pour le défendre ni signalisation d'aucune sorte pour déconseiller la manœuvre. Si c’était une porte qui ouvre sur l’extérieur du train, elle serait probablement un peu mieux protégée, on ne laisserait pas ça... juste là ! À la portée de tous.

Ha !

Un point pour le détective Yoko !

Toute excitée par ma déduction, et avec un vague regard par-dessus mon épaule en direction de Mona et Luc, j’enroule mes doigts autour de la poignée et je tire pour l’actionner en y mettant toute la force de mes bras.

« Il doit probablement y avoir un contrôleur quelque part, il faut… »


[Bon je pousse la porte parce que ça me démangeait mais évidemment je vais laisser les autres faire leur affaire et réagir avant de continuer ]

[Bon, il va falloir laisser les autres réagir après ça, je pense ^^]

La porte cède sans trop de résistance. Un courant d'air glacial s'engouffre immédiatement dans la pièce. Le peu de lumière que fournit l'éclairage au-dessus des lits suffit à déterminer qu'il s'agit d'une passerelle reliant deux wagons. Elle est composée de pièces articulées et enveloppée d'un grillage, suivi d'un accordéon noir, courant dans les trains modernes... Bien entendu, une porte identique se trouve à l'autre bout.

Je me retourne brusquement jusqu'à jouer au bilboquet avec ma tête. Au moins on n'est pas totalement prisonniers de ce wagon. Notre camarade d'infortune semble avoir été plus inspirée que nous. D'ailleurs je me demande si notre wagon n'st pas le dernier du train. Le fait que notre extrémité soit verrouillée pourrait l’attester mais quelqu'un d'autorisé pourrait avoir une clé qui donne... J'arrête là mes élucubrations car ma tête ne me permet pas en ce moment de pousser mes raisonnement très loin.

Une chose est claire, ils ont oublié de mettre un sas digne de ce nom. Merci pour les courant d'air! Je remonte la couette du lit autour de moi avant de me traîner jusqu'à la fille et Luc qui a eu la même idée que moi mais est plus fringant, le bougre. Le groom sera bon pour refaire la literie mais... Je n'arrive pas à me dire que le service est complètement innocent et c'est tant pis pour le personnel! Je regarde en direction du tunnel sombre et essaie de distinguer à travers le grillage si des bribes de paysages sont visibles

"Yoko? C'est ça?"

La fréquentation de Nathan_ je veux dire le premier_ et d'Atea m'a enseigné qu'il vaut mieux prendre des gants avec les téléportés.

"Une petite visite s'impose surtout que s'il y avait une infirmerie..."

Je sens qu'il va falloir bien me cramponner pour traverser cette passerelle dans mon état et avec la couette... On va dire que t'es une vraie Islandaise ma petite Mona et que ce n'est pas un petit vent glacial qui va te tuer. Je me tourne enfin pour la première fois vers l'allemande.

"On y va ou on reste là?"

Façon sans doute maladroite de leur faire des politesses: "après vous, je n'en ferais rien..."

Je me sens un peu mieux avec Luc à côté, je pense qu'il est du genre à bien estimer la difficulté du passage... Encore une fois je me surprends à remettre en cause la confiance que mon instinct semble lui avoir accordée. Je jette en arrière la couette et avant de prendre acte des intentions de mes compagnons de voyage. Le vent froid me fait du bien à a tête même si je risque de me retrouver avec une bonne crève si on n'atteint pas très vite un endroit un peu plus chauffé. Un frisson me parcours de la nuque au reste de mon anatomie. J'ai beau avoir décidé de ne plus dormir en brassière et p'tite culotte, mon t-shirt ample et l'espèce de legging que je porte ne suffisent pas à seconder mon âme d'Islandaise qui regrette les derniers achats que j'ai faits et laissés dans la chambre d'hôtel.

Juste parce que je me rends compte que ma description n'a pas été assez claire (my bad) :

La passerelle ressemble à un joint assez courant entre deux wagons (dans certains types de train en tout cas) et donc à ça :

Spoiler:

Impossible de voir le ciel, hélas. Contrairement à la photo, la longueur de cet accordéon noir est de deux mètres et il protégé par un grillage assez souple pour gérer les virages. Pour la même raison, le plancher, métallique bien sûr, est articulé et tremble donc pas mal. Enfin, c'est le fait que le caoutchouc n'adhère pas à 100% aux deux wagons qui crée le courant d'air sifflant et froid qui vous provient de l'extérieur. Le paysage, de toundra glacée avec une végétation quasi inexistante peut-être vaguement aperçu dans les ouvertures qui laissent entrer l'air.

Un peu chiant et technique, je sais, mais voilà, ça donne une idée à tout le monde. Inutile d'éditer vos rps plus que ça.

Sinon, Luc, le train à l'air d'aller dans le sens dans lequel vous avancez, celui du sas donc.


N'hésitez pas s'il faut autre chose.

Je suis tellement occupée à scruter la semi pénombre, pour tenter de deviner les contours de la porte, de l’autre côté de la passerelle rudimentaire, que je n’entends pas Mona se rapprocher de moi. Je manque de faire un petit bond, alors qu’elle m’adresse la parole, et quand je me retourne vers elle, mon regard a un petit quelque chose de ces animaux qui se retrouvent pris dans les phares d’une voiture. Mais mes épaules retombent bien vite, et je hoche la tête à sa question.

« Oui euh. Yoko Ogawa. Je viens d’Allemagne. Je dormais dans le bus avant d’être ici. »

Tout le monde a l’air de s’être décidé sur l’anglais – encore et toujours… – alors je fais un effort, moi aussi, pour m’accorder à leurs violons. Mon anglais, cela dit, et malgré des progrès fulgurants, ces derniers mois, reste encore un peu bancal à côté du leur.

« Si là il y a des lits c’est… qu’il doit y avoir des gens aussi. Et… c’est pas un train de gens très riches, je pense, tu vois ? Parce que les passerelles elles sont pas très… »

Je grimace, le teint un peu plus pâle, alors que mon regard se pose sur le passage un peu brinquebalant. La perspective de m’aventurer là-dessus, pendant que le train est lancé à pleine vitesse, et que de l’air froid m’ébouriffe les cheveux ne m’enchante absolument pas. Pourtant… Pourtant je suis bel et bien la seule personne ici à avoir des chaussures solides et des vêtements à peu près chauds. Un petit sourire crispé, qui se veut plus courageux que je ne le suis en réalité, s’installe au bord de mes lèvres.

« Je vais aller devant. J’ai les bonnes chaussures pour pas me faire mal. Je regarde si l’autre porte s’ouvre, avant qu'on passe, okay… ? »

Avec un regard en arrière pour vérifier que personne n’a d’objections, je franchis la porte, et fais quelques pas sur la passerelle en direction de la porte. Je ne peux pas l’apercevoir, de là où je suis, mais une odeur de neige emplit mes narines. Le froid d’insinue dans mon pull, et entre les couches de mes vêtements, et je regrette amèrement d’avoir laissé mes gants dans mon sac. Le contact du métal est glacé.
Tandis que mes doigts de referment sur le mécanisme d’ouverture de l’autre porte, je me demande si Mona a bien fait d’abandonner la couverture dont elle s’était emmitouflée. En plus elle avait l’air un peu pâle, et elle avait parlé d’infirmerie, alors… est-ce qu’elle est malade ? Maintenant c’est un peu trop tard, et je me maudis de ne pas m’être décidée plus tôt, mais à la prochaine salle, je lui prêterai mes chaussettes…

Je suis vraiment vasouillarde et j'écoute d'une oreille l'anglais imparfait de Yoko. Elle est assez logique la fille, même si je ne réagis pas outre mesure à ce qu'elle me raconte. Pour être honnête entre ce que je sais de mon "putain de caractère" comme dit Mimi et mon état, la pauvre n'a pas à s'attendre à de grandes tirades de ma part. Elle opte pour quoi ? Un train du tiers monde? Parce que un train privé aussi cheap, ça fout un peu la loose.

Je m'écarte pour la laisser passer. Je vois bien qu'elle n'est pas bien fière, mais qu'elle se lance tout de même. C'est ce qu'Aragorn appelait du courage. Du coup je suis bien obligée de lui décerner une part d'estime au moins à cause de papa.

Par contre en arrêt à mon extrémité de la passerelle je le sens moyen ce train. Pays du tiers monde où ça caille autant... Et puis j'aimerais bien qu'elle se magne un peu parce que je sens mes dents qui ont des velléités de jouer des castagnettes et mes épaules se contractent de plus en plus pour lutter contre le froid, en fait il n'y a pas que mes épaules... J'en oublie le bénéfice pour ma migraine. Je profite que Yoko est loin et sans doute environnée de tout ce bruit de mécanique pour observer Luc. Il est vraiment égal à lui même et j'aimerais bien trouver un moment pour parles des derniers événements mais c'est le genrre de conversation qui une fois entamée ne supporterait pas d'interruption et là je vois bien que ça va être un peu... chaotique....

Bon! Elle l'ouvre cette porte?

Alors, si Yoko ouvre la porte et que vous la franchissez, vous pouvez passer dans le sujet du WAGON II puisque vous débarquerez alors dans le dépotoir que Ike, Atéa & Tizzie et les autres ont découvert à côté de leurs compartiments.

Avec un peu d'attention, vous pourrez même entendre que quelqu'un discute à l'autre bout du wagon mais sans distinguer les paroles exactes.

C'est là donc une occasion d'écrire peu mais souvent... Ou, tant que vous ne vous croisez pas, chaque trio peut jouer de son côté mais dans le même sujet. Ce n'est pas 100% pratique, j'en suis conscient, mais c'est la seule façon pour suivre facilement la chronologie des événements. Donc allez, RP à six (puis de toute façon, l'autre trio est sur le point de se barrer... Donc vous aurez le wagon II pour vous seuls rapidement XD)

Sauf intervention de ma part, rien ne change dans les descriptions faites dans le wagon II.

Un nouveau son strident déchire l'air nocturne des wagons. Un bref silence suit, avant que la voix que vous avez déjà entendue ne s'adresse à vous dans votre langue maternelle.


Le déclic qui suit met fin au bourdonnement de l'intercom mais vous pouvez sentir qu'un changement indéfini a lieu dans le Train. C'est comme écouter la respiration quelqu'un qui se réveille ou qui s'endort. La personne respire toujours, bien sûr, mais le rythme et les sons produits sont différents, même si ça reste subtile. Eh bien, vous pouvez sentir l'acier respirer avec un autre rythme que jusqu'ici. Le sifflement des pistons et le vrombissement des moteurs s'altèrent presque imperceptiblement. Les machines à l'oeuvre autour de vous redirigent l'énergie qui propulse le Train sans que celui-ci ne perde de la vitesse.

Quelque part, quelque chose se remet à fonctionner...

Grésillement. Silence. Voix.


L'annonce meurt dans un nouveau parasite sonore de l'intercom. Un cliquetis macabre résonne à l'arrière du Train si puissant que ses vibrations parcourent tous les wagons et parviennent jusqu'à vous. Comme des coups de marteaux pointus sur les parois du Train...

Sujet verrouillé.

La suite ici.

Merci à vous <3